Jamais je n’écris un texte sans avoir recours au moins une fois au dictionnaire. Cette nuit par exemple il s’agissait de m’assurer de l’adjectif insigne. Mes livres Poèmes à ma morte et Un dictionnaire à part moi, suivent la forme abécédaire. Je feuillete essentiellement Le Petit Robert, je me perds dans ses étymologies, je lis l’alphabet phonétique pour vérifier la prononciation standard. Je m’égare dans le personnage perecquien de Cinoc, le tueur de mots qui partent à la casse, je pastiche le chanteur Sansévérino, qui répète la cigarette la cigarette la cigarette et moi le dictionnaire le dictionnaire le dictionnaire Ma diction erre de cadavres exquis en enchanteur pourrissant, dans l’impitoyable partage entre les mots et les choses, bric à brac et frictions entre réel et fiction.
