Me moriré en Paris con aguacero
Un día del cual tengo ya el recuerdo 1
Cesar Vallejo
(16 mars 1892 Santiago de Chuco (Pérou)- 15 avril 1938 Paris)
Je mourrai moi aussi
Probablement pas à Paris
Ni par un jour d’orage
Je mourrai un dimanche
Comme celle que j’aimais
Qui claqua des dents en mai
Je mourrai sans barguigner
En prosant peut-être comme
À l’instant ces derniers vers
Le souffle court le nez pelé
En écoutant Cesar Vallejo
Me parler de ses souffrances
Quelqu’un dira mon nom
Marqué d’une pierre noire
Quelqu’un dira : sa page
Que tant de fois il fatigua
Est définitivement blanche
En témoignent les jours sans orages
Les vers que l’on écrit chaque jour
(même le dimanche)
La solitude Les chemins marqués
de cairns noirs et de pierres blanches
1 Je mourrai à Paris
Un jour d’orage
Dont déjà je me souviens
(ma traduction)
Martigues 09/03/2022
Voilà des heptasyllabes
Ils brillent au milieu des flammes
Du père Hugo qui s’enflamme
Il chante, il lève son verre
Éblouissant, ébloui.Rit et compte sur ses doigts
Tous les vers lui disant Oui
Toute la splendeur des voix
Voici l’art de l’ABC
Ses passants et ses passantes
Dont le pouce abaissé
Est gaîté divertissante
Le voyez-vous ? Le voilà
L’heptasyllabe s’allie
Aux rengaines lalala
Aux bois pleins de rêveries
Il cherche ces amours franches
Tourbillonnant à son bal
Laisse ma main sur tes hanches
Dis-moi ton froufrou verbal
Qu’elle est belle ! Qu’il est beau
Le chant léger s’amenuise
Hugo retourne au tombeau
Je range ici ma valise
Italiques de Victor Hugo
Sur le papier en silence
Sur les minuits passés de
deux Sur un air dans ma tête
(inventé Que nul ne sait)
Sur la nuit et sa béance
Sur E égal MC2
Sur ma plume qui s’entête
Sur Montaigne et ses Essais
Sur la montagne Sainte Geneviève
Sur le Panthéon de Soufflot
Sur le souffle de Voltaire et d’Hugo
Sur Jean-Jacques citoyen de Genève
Sur Jean Jacques dont le nom est Dorio
Sur le loriot et ses sept plumettes
Sur le carnaval de Rio
Sur la petite marchande d’allumettes
(Je laisse au lecteur le dernier mot)