Laissant sans fin courir son imagination Parfois l’assaillait la vision d’un idiot (deux lipogrammes en e vous aviez remarqué) Un idiot momo à Nyouyork au Moma Un Dorio loriot pratiquant l’art brut-plaisir d’Artaud Tarahumaras hallucinations Jusqu’au tournis d’Achab poursuivant Moby Dick Qui soufflait sur l’horizon lapis-lazzuli Bijoux d’azur bols pour ablutions nuit sur nuit Laissant courir sans fin mon imagination Italiques extraites de La Disparition Georges Perec
Archives de l’étiquette : Dorio
AUTOPORTRAIT du mercredi 18 août 2010
Qui es-tu JJ Dorio ?
Je suis une présence
Je suis un sommeil de plume
Je suis un presque rien un petit chose
un goût de cendres et de miel noir
Je suis une notion un rêve d’indien Goajiro
Je suis un chemin de passage et de doutes
une route de promesses
un dictionnaire du premier mot
D’où viens-tu JJ Dorio ?
Je viens de la terre glaise
du labour du ahan et des bœufs joints
Je viens des rimes équivoquées
et des boustrophédons
Je viens des borborygmes
de l’encre et du papier de la mairie
de La Bastide de Besplas
en Ariège
Je viens de l’an 14 et du trépas de mon grand-père Bernard-Jean Dorio
Où es-tu JJ Dorio ?
Je suis ici ma main gauche tenant une feuille intitulée Autoportrait du 6 mars 1998
ma main droite faisant cette variation sur le clavier noir
Je suis ailleurs dans le bazar et le hasard
de ma roue de fortune
Je suis l’un des doigts qui traça les taureaux de la grotte de Niaux
Je nage dans le gouffre des signes multipliés
revigorés par le glyphe solaire et la spirale des mythes cosmogoniques
Je suis dans l’étoile blanche qui se lève au crépuscule de la vie
Je suis et je ne suis pas dans cette liste qui s’écrit
sans moi
Où vas-tu JJ Dorio ?
Je vais vers la fin annoncée de cet autoportrait
Je vais vers les mots les plus humbles des enfants et des lettrés
l’hirondelle et le martinet le flux et le reflux l’eau et l’air
Je vais vers le rire qui emporte le fol dans l’éclair du sacré
Je vais vers le pays où le « je » disparaît
Que fais-tu JJ Dorio ?
Je me tais
nb : Le modèle des questions et l’élan de l’écriture m’ont été donnés par Michel Butor
https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi
DORIO JJ (un dictionnaire à part moi)
UN DICTIONNAIRE À PART MOI Jean Jacques Dorio Les Editions du Net Le livre vient de paraître : il est disponible sur tous les sites internet de vente de livres (exemple La Fnac) et sur demande chez votre libraire Des fragments autobio-sémantiques, un abécédaire singulier où le plaisir de l'écriture ne nous quitte pas. On déambule aux détours des lettres et des mots et on découvre des alcôves lyriques, géographiques et poétiques. Prose ou poésie ? Abécédaire ou Autobiographie ? Provence ou Ariège? Tout n'est qu'hybridité pour le plus grand plaisir du lecteur. Camille Blancher DORIO JJ Qu’importe mon nom or ou cuivre Perle ou goutte d’eau dans la mer Victor Hugo La folle de Chaillot je ne sais plus qui c’est Tayaut tayaut tayaut Le roi de la Pampa ça je connais bien mieux Queneau Queneau Queneau Fabliaux sur les parvis poèmes in-folio Mon dictionnaire de rimes ne connaît pas Dorio Yoyo yoyo yoyo Mes poèmes ne racontent pas d’histoires, mais mes histoires y figurent, fragmentées, mouvantes, miscellanées cousues d’un fil d’or (io), que je m’efforce de rendre invisible.
HYPNOGRAPHIES FAÇON DORIO
Nuit blanche sur la page
La main sans maître projette
Son alphabet des ombres
Jacqueline Saint-Jean
BRASIER DES OMBRES
Livre d’artiste en 12 exemplaires
Poèmes Jacquie Saint Jean
Hypnographies Jean Jacques Dorio
2014
C’est toujours ça d’écrit Se dit l’apprenti calligraphe C’est toujours le pinceau qui chine L’encre des mots et des eaux D’une poésie dont l’essence est idéographique Me souffle un fin lettré Qui feint d’être idiot Ouvrir aux confins Mettre le désordre C’est ainsi que s’ordonnent Mes pratiques limites chamaniques : Hypnographies façon Dorio



PIERRE NOIRE SUR UNE PAGE BLANCHE
Me moriré en Paris con aguacero Un día del cual tengo ya el recuerdo 1 Cesar Vallejo (16 mars 1892 Santiago de Chuco (Pérou)- 15 avril 1938 Paris) Je mourrai moi aussi Probablement pas à Paris Ni par un jour d’orage Je mourrai un dimanche Comme celle que j’aimais Qui claqua des dents en mai Je mourrai sans barguigner En prosant peut-être comme À l’instant ces derniers vers Le souffle court le nez pelé En écoutant Cesar Vallejo Me parler de ses souffrances Quelqu’un dira mon nom Marqué d’une pierre noire Quelqu’un dira : sa page Que tant de fois il fatigua Est définitivement blanche En témoignent les jours sans orages Les vers que l’on écrit chaque jour (même le dimanche) La solitude Les chemins marqués de cairns noirs et de pierres blanches 1 Je mourrai à Paris Un jour d’orage Dont déjà je me souviens (ma traduction) Martigues 09/03/2022
