Poutine ne détruit pas seulement l’Ukraine, il détruit la Russie, il détruit la langue russe. Aujourd’hui, alors que ses bombardiers s’en prennent aux écoles, aux universités et aux hôpitaux, la langue russe me semble l’une des victimes secondaires de cette guerre affreuse. Andreï Kourkov (Journal d’une invasion)
QUE FAIRE DU MONSTRE DU KREMLIN ?
En lançant sa guerre d’extermination contre le peuple ukrainien, Poutine vient de récréer l’homo sovieticus, le citoyen zombie d’un état totalitaire. Il n’y a qu’un seul impératif catégorique pour nos fragiles démocraties, c’est d’armer les valeureux ukrainiens jusqu’aux dents, afin qu’au-delà de leurs sacrifices, ils puissent broyer, d’une manière ou d’une autre, le monstre du Kremlin.
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Sur l’Ukraine j’use beaucoup de papier que je froisse ensuite
et jette à la poubelle (de l’histoire avec sa petite hache)
Et cependant si
Parler est impossible
Se taire est interdit 1
Et le bâillon n’a jamais fait bon ménage avec la poésie
Aussi Poutine le Petit grimpe au néant
Je lui laisse sa page
Mais j’en prends le verso 2
Et j’objecte à sa bouche d’ombre semant haine et terreur
la pensée libre
échappant à la fin de la tragédie
à l’histrion sinistre qui tente de nous étouffer
Cet être de fureur, de sang, de trahison
Il faut qu’il reste horrible
Et finisse en prison 2
1 Elie Wiesel (à propos des camps d’extermination) 2 Victor Hugo (Les châtiments)