MOTSLes mots débordent
Je les retiens
Les mots du bord
Qui crient détresse
Je les contiens
Les hache-menu
Trois feuillets par nuit
Trois poignées de sablePour ce dictionnaire à part moi
Où l’imaginaire
Sans fuir dans les mots faciles
S’efforce de tenir tête au réel
Le temps passe et repasse
Comme la pointe aiguille
V5 hi-tecpoint
Sur mon carnet
Le temps passe et repasse
Comme les motifs sur le sable
D’un jardin Zen
Les gens d’Hokusai sous l’averse
Les spectateurs du Festival montant en foule
Au palais des Papes
Le temps passe et repasse
Comme les mariages dans les fermes du Lauragais
Comme l’enterrement de ma Dulcinée
Les nymphéas sur les toiles de Claude Monnet
Le temps passe et repasse
Comme le sable du Sahara
Dans le tableau d’un artiste marocain
Que je tourne et retourne
Dans ma bibliothèque
En dérangement perpétuel
Le temps passe repasse
Le temps passé
Une barque qui chavire
La nuit engloutie
Et de ceux qui le soir avec un bâton blanc
Tracent des cercles sur le sable
Victor Hugo
Les Orientales
C’est quoi cette folie
Comme un fruit défendu
C’est une poésie
Arrêtée suspendue
Elle est orientale
Traçant des cercles sur le sable
Comme un fruit à l’essai
Est-il vert est-il mûr ?
C’est une poésie
Sur les lèvres endormie
Sur le jardin d’hiver
Brumeuses rêveries
Que nul fil ne relie
Poème perdu dans l’entre-soi
Dans l’entresol de nos pensées
Poème tissé dans la soie
Reflet de nos impensés
Poème tu qui nous échappe
Et nous prive d’images
Poème d’échouage
Poème qui joue à s’écarquer
À s’écarter de nos stridences
Poème de nos lyres arquées
De danses en contredanses
Poème des nymphes divinisées
Courant nos livres de sable
Poème mort qui resurgit
Dans le corps d’une initiée
Poème qui échoue sur
Une grève oubliée
Poème de partage