ALORS QU’EST-CE QUE T’AS ÉCRIT CETTE NUIT? 8 Rêves du cirque cérébral et hypnographies

RÊVES DU CIRQUE CÉRÉBRAL ET HYPNOGRAPHIES

-Alors qu’est-ce que t’as écrit cette nuit ? – Cette nuit j’ai fait mon plein de rêves, mais je n’ai pas été capable de les raconter, les mots m’ont fait faux bond. -Ah ! c’est frustrant ça. -En effet, mais tu vois, rien que de t’en avoir fait la confidence ça m’a soulagé. Et après tout, si les rêves t’amusent, je vais en inventer. -Pourquoi pas, puisqu’on dit bien (peut-être pour naïvement s’en protéger) « ce n’est qu’un rêve ». -Alors vois-tu, j’ai rêvé que je grimpais branche à branche dans le cerisier qui trônait dans le jardin de mon enfance pour me saouler de cerises. J’ai rêvé que le cerf-volant jaune pas plus grand d’envergure que les ailes du gabian (comme on appelle ici le goéland) devenait un géant, comme l’Airbus A380, qui entraînait mon petit-fils dans un voyage digne de celui de Nils Holgersson. J’ai rêvé que j’étais encore avec toi, qui depuis ce maudit 25 mai 2014 a perdu sa réalité. Nous étions assis sur un banc, devant le pont japonais du jardin de Monnet à Giverny et je te lisais les poèmes des grands jaloux qui ont fréquenté les ateliers des peintres. J’ai rêvé de « la ville aux rues sans nom du cirque cérébral », inventée par Robert Desnos, qui en état d’hypnose était le surréaliste qui travaillait le mieux du chapeau. J’ai rêvé qu’une éditrice de Caen (À quand les vacances ?) publiait mes hypnographies dans la forme traditionnelle des cahiers d’estampes originales d’Hokusai. Et puis, tu sais que j’ai la manie des chutes, sa grande vague m’a englouti, corps et biens.

reproduction 2 pages d’hypnographies Dorio 2 mai 2023

L’IMAGINATION VISUELLE EST INDÉFINISSABLE

Je trace mes hypnographies sous la dictée d’une imagination visuelle indéfinissable

des pages entières de signes, alignés côte à côte, comme autant de grains de sable, représentant le spectacle bariolé du monde, sur une surface toujours égale et toujours changeante, pareille aux dunes que pousse…(Italo Calvino)…l’harmattan (mon ajout)