UN SONNET EN FORME DE RONDE Ce corps d’une idée qu’est un vers (Marcel Proust) Un vers où s’inscrit un sujet C’est le sujet de ce sonnet Un corps dans la chair du langage Parole et corporéité Vers à vers sondant ma pensée Créant ainsi de l’inédit Des images de coups du sort De coups de vent De coups de mer (Victor Hugo) Les dissonances de ces tours Arcancielesques (dit Cendrars) Voix sépulcrale ou badinant : Des Djinns ou de l’Aronde babillarde Ainsi se termine mon sonnet-ronde
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LA MUSE ALEXANDRINE
J’ai encore marché toute la nuit sans toi En restant immobile dans mon lit rêvassant J’ai marché sur la dune qu’on nomme le Pilat Sans me faire de bile puisque tu n’es plus là J’ai marché sur la lune comme Armstrong et Aldrin Faisant des sauts de puce avec l’ami Pierrot Ranimant sa chandelle pour écrire ces mots Au chevet de sa muse Madame Alexandrine Les temps sont difficiles pour ceux qui l’aiment encor Qui la choient qui l’entraînent dans des vers sautillants Qui lui cueillent des fleurs de houx et de bruyère Qui méditent en marchant lisant et écrivant Sonnets crépusculaires ou soleils persistants Sur les pages de rêves écumant sur nos grèves
CHAQUE ÊTRE S’ENCHEVÊTRE DE LUI-MÊME INCOMPRIS
À Jean-Louis Rambour un maître en la matière Lisez ses 24 sonnets publiés dans son roman Le cocher poète, Éditions L’Herbe qui tremble. Chaque être s’enchevêtre, de lui-même incompris. Il n’a ni Dieu, ni Maître, mais rêve d’infini. Il forme le dessein de lutter pied à pied, Mais la raison l’égare et la rime le fuit. C’est le texte qui crée sa propre rhétorique, Lisait-on dans les temps des odes inachevées, De la chèvre à la boue, du lézard à la barque*, On patauge dans les choses de pays ignorés. Modernes anti modernes, nos obscures lumières Bricolent et houspillent les vieilles vieilleries. Sous douze pieds de vers comme des mouches vertes, Partout dans l’Univers des atomes obliques Engendrent tous ces signes qui nous rêvent éternels. Chaque être se libère de ses mimologies. *Francis Ponge « Merci, Jean-Jacques, pour ce sonnet. Pour ce pied de nez (respectueux) aux vieilles vieilleries. Je me souviendrai de l’obliquité des atomes et de la libération de nos mimologies. La rime t’a fui ? C’est normal. Sans Dieu ni Maître, le sonnet ne peut plus être ce qu’il a été ». Jean-Louis Rambour Ce poème est publié dans mon livre Un dictionnaire à part moi à l'entrée SONNET https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

DES VERTES ET DES PAS MÛRES
Combien j’en ai bavé des vertes et des pas mûres Le vers me vient ainsi à cinq heur’s du matin Combien j’en ai chanté chansons que l’on murmure Quand ça vaut mieux que d’attraper le scarlatin Combien j’en ai écrit lignes de poésie Où l’on change le monde en choisissant ses mots Devant la page blanche vague cénesthésie Troubles de l’illusion pour apaiser nos maux Combien j’en ai raté des occasions perdues Des concerts de Coltrane des pièces de Shakespeare Reggiani chantant la ballade des pendus Combien j’en ai dicté de regrets et soupirs À la nuit qui enveloppe ce sonnet mes paroles Suis-je ici Suis-je là Je ne sais plus mon rôle 6 juillet 2022
SONNET DE RIEN
Un sonnet ? Ça n'existe plus. Deux sonnets ? Je vais essayer. Sans rime, ni raison, ni tech Nique. C'est mal parti, je sais. Mais déjà c'est le quatrain d'eux. Les premiers écrits en françois. Clément Marot et Du Bellay. Ronsard, la plume et la chandelle. Le tercet, à présent, j'y pense En marchant sur une longue plage. Bercé par la rumeur bleue. Puis assis sur un bois flotté Je laisse aller ma main de sable. Sonnet de rien. Fini, daté. 16h10 Plage du Cavaou Fos sur Mer 10 décembre 2015 16h10