1 Pourquoi dites-moi se formaliser De la bataille des vers souverains Quand passe une femme brune et plus belle Qu’un camion de pompier à Brooklyn Clean me dit un.e poète dont je tairai le nom Nom de Nom Mon nom est Personne C’est un épicène Suis-je homme ou femme ? 2 Suis-je homme ou femme Je lève le pouce Je suis celle qui fut mendiante rousse Je suis celui atroce albatros Je me fie à l’écriture inclusive Sur le sable jeté.e je suis Adamève Camarade drôle tendre bucolique Filant la métaphore un poème à mes lèvres 3 Un poème à mes lèvres mes livres dans la nuit À l’index au secret suivis par une poignée D’exégètes des deux sexes Amoureux amoureuses Des formules où l’on traque l’ennemi Qui assassine la poésie Aimant plus que tout Le doute et les expériences en terres inconnues Exorcismes brisements navigations en nos espaces d’écritures
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LE TEMPS L’AMOUR L’ASCÈSE
Depuis le temps qu’on les écrit Jour après jour et chaque nuit C’est comme une douce habitude Les lignes s’enchaînent ou s’arrêtent Des fois ça peut durer deux jours C’est comme une lettre d’amour Avec des vers formant l’épître Les mots sautent comme cabris Mais faut les passer à la forme Et à la fin recopier Avec ses douas sur le clavier On hésit’encor tant c’est balaise De nommer : le temps l’amour l’ascèse
LES POÈMES QUE L’ON RÉCITAIT À L’ÉCOLE PRIMAIRE
FIGURES QUI BOUGENT (encore) UN PEU, c’est le beau titre d’un recueil de poèmes de James Sacré, né à Cougou (Vendée) en 1939, dit la notice. Il reste dans l’obscurité de nos contemporains lecteurs, qui en suivant, hélas, le tapage des industriels du livre relayés par leurs plumitifs, ne savent pas qu’il se publie encore des centaines de livres de poésie, bon an, mal an. La Figure 10 évoque les poèmes un peu mièvre qu’on récitait à l’école primaire… Et cependant dans la neige qui tombe il y a toujours le thème de l’oiseau mort. Ça devait être une récitation de François Coppée ajoute Sacré. Moi, dont le nom est encore plus méconnu dans la galaxie noire de la poésie contemporaine, je me souviens alors, du sujet d’une « composition française »donnée au cours complémentaire de Montesquieu Volvestre. Je devais développer la phrase suivante : les sveltes peupliers qui se mirent dans l’eau. Ce n’est que cette nuit, un demi-siècle après, que j’en compte les douze pieds, comme nous disions alors. On ne m’avait pas dit que c’était un alexandrin de ce satané François Coppée. Merci Sacré !
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JE LIS DES POÈMES
Je lis des poèmes sortis de derrière les fagots
Je lis des poèmes attachés aux cornes d’un taureau
Je lis des poèmes en mâchant l’herbe blonde de l’altiplano
Je lis des poèmes de Condor cassant les os des vigognes
Je lis des poèmes de poupées gigognes
Je lis des poèmes à l’enfant qui pleure la mort de Pacha Mama
Je lis des poèmes sur les murs de Mai Mai Mai Mai Paris Mai
Je lis des poèmes à la lune faucille et à la petite vieille de l’Ehpad devenue marteau
Je lis des poèmes aux saules et aux lézards sur ma page-pleuroir
Je lis des poèmes de chamans faisant leurs demandes aux Esprits du Monde Autre
Je lis des poèmes maladroits comme écrits au lance-pierre
Je lis des poèmes du Monde Entier au cœur d’une planète à feu et à sang
Je maintiens vaille que vaille le mouvement millénaire des Alchimistes d’un Verbe
toujours à réinventer
SALLE DES POÈMES PERDUS
Tu grignotes dans la nuit ce biscuit inactuel que l’on appelle encor – semble-t-il ? – un poème Avec la craie qui le traça sur le tableau noir de l’enfance Avec le stylo feutre fin qui enjambe les ponts et les refrains présents Avec tes doigts de vieux copiste aimant les lettres illuminées Ensuite c’est la grande inconnue Dans les pas d’une voix Qui n’y voit que du bleu Salle des poèmes perdus

30 hypnographies sur fond bleu (scannées le 26 septembre 2022 à 01:38)