Il est si vulnérable qu’il prendra l’habitude de la solitude comme le seul moyen de protection, la seule arme. Jean Cayrol (Pour un romanesque lazaréen) 1949 J’ai de la chance Ma solitude réelle, contextuelle, Me donne accès à de grandes plages de lectures Mêlées à mon écriture incertaine, mais nécessaire, J’ai de la chance De pouvoir écouter les podcasts Des radios du Service Public, Dopé par l’inflexion des chères voix qui se sont tues, Et par celles (rares et précieuses) qui continuent J’ai de la chance De disposer à ma guise de concerts et de films, De paysages fleuves, faune et flore, Qui s’affichent sur mon écran (Hier une chanteuse brassait divinement l’air du lamento de la ninfa) Ou bien c’est du djèzz Comme le prononçait Amstrong (Louis) Chanté par Nougaro (Claude) J’ai de la chance De ne pas mourir complètement idiot Que je l’écrive blanc sur noir Ou bien noir sur blanc Tengo suerte La chance de ceux qui font de leur sort Joyeux hasard d’une secrète nécessité
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L’AZUR LES PROSES LES CHOSES ET LE RESTE
L’Azur Lapis-lazuli Taches de vins bleus 1 L’azur sans nuit sans mort 2 L’azur et le vermeil L’azur et le hasard Venus sur cette feuille Éclairer l’or Des proses Les proses De l’école première Des lettres en bâton Les proses des petits poèmes Portés comme des sacs de farine Sur l’dos de Baudelaire Ses proses poétiques Dans la saveur Des choses Les choses Quelle affaire ! Les choses de la vie Le parti pris des choses 3 Les leçons qu’on nous donnait À l’école communale Sur la noix et la pomme La mouche ou la mousse des bois Des bois et des déboires Au parfum de tristesse Songeries dont aimait se martyriser Stéphane Mallarmé Stéphane Mallarmé L’esprit de l’escalier Le hasard et le coup de dés Crise de vers Exquise crise De cette littérature Dont Verlaine voulait Tordre le cou 1 Rimbaud 2 Hugo 3 Ponge
IL Y A HASARD ET HASARD

Après que le pas a été ouvert à l’esprit, j’ai trouvé comme il advient ordinairement, que nous avions pris pour un exercice malaisé et d’un rare sujet, ce qui ne l’est aucunement. Michel de Montaigne (Des vaines subtilités)
Il y a hasard et hasard
et je n’écris pas ça
par hasard
je jette les dés
je sors les mots
de mon chapeau
j’oublie ce que je vais dire
je frotte mon stylo feutre
sur le grain de folie
de ce papier d’artiste
Il y a hasard et hasard
et j’écris ça
par hasard
j’en fais don
aux enfants
joyeux joyeux
innocents et sans
arrière-pensées
j’en fais don
aux patients
et aux obstinés
qui ouvrent le pas
à la liberté incertaine
mais exaltante
des exercices artistiques
propres à notre Esprit
VOUS Y DANSIEZ PETITE FILLE
agenda du 25 au 21/01/2021

Lundi 25/01/2021
7h39 Comment parler d’une journée qui ne fait que commencer. En lui faisant ce geste d’une écriture barrière. En le qualifiant de chimère. En l’imaginant dans ce lieu de nulle part que l’on nomme utopie. Ce sera une journée Utopia. 7h43
Mardi 26/01/2021
6h58 ajouter : s’ajouter, étymologie d’ «auteur ». Mallarmé (l’obscur), éclaira sa plume de quelques « vers de circonstances », envoyés à ses amis, amies et familiers. Leur nom et adresse servaient de matrice aux poèmes. Ici la circonstance est cette petite musique de prose, copiée avec soin sur un agenda, comme une partition, offerte chaque dimanche aux passagers discrets, du blog « poésie mode d’emploi », qui embarquent en un clic dans l’arche des jours qui fuient. 7h09
Mercredi 27/01/2021
7h53 « Il était une fois…et il n’était pas ». Formule rituelle, ouvrant les contes majorquins. Je ne crois pas vraiment à ce que tu me contes…mais quand même, un peu. 7h54
Jeudi 28/01/2021
7h15 Hasard objectif. Un groupe d’instituteurs/trices, de professeurs, prend l’avion pour La Havane. (isla de Cuba) pendant le vol une belle brune (son nom était Bruno), vient, souriante, me demander d’échanger nos places, pour se retrouver avec ses amies martégales, qui par hasard, sont à mes côtés. Oui, évidemment. (Je lui rends son sourire) Au retour, nous voyageons côte à côte avec « ma belle ». Le voyage va durer, continûment, 36 ans. Seule, la sale maladie, va clore ses paupières et notre rencontre dont « Hasard Objectif » nous fit don. 7h22
Vendredi 29/01/2021
7h51 « Toute la variété, tout le charme, toute la beauté de la vie, ne sont qu’un mélange de lumière et d’ombre. » (6x3x8x12 syllabes). Me voilà pour la première fois (et la dernière) de ma vie, flottant dans le grand fleuve Tolstoï, avec l’aide d’Anna Arkadiévna plus connue sous le nom titre du roman : Anna Karénine. 7h53
Samedi 30/01/2021
7h46 La lune toute ronde, un peu voilée, finit, à l’ouest, son voyage nocturne. Je sors d’un rêve cauchemar. Mon ami M. m’annonçait au téléphone qu’il venait d’apprendre le suicide de mon ami T. « Il s’est tiré un coup de fusil »…comme Ernest Hemingway. (« Ne te demande pour qui sonne le glas, il sonne pour toi)
Dimanche 31/01/2021
7h20 Je vois un poème qui tourne à vide. (l’obsession d’une certaine « modernité ») Mais le travail sur la forme, paradoxalement, apaise. Je vois ces quatre lignes qui terminent la semaine. « Quand donc finira la semaine ? » se demande Apollinaire pour son poème que j’aime le plus. « Vous y dansiez petite fille Y danserez-vous mère grand C’est la maclotte qui sautille Toutes les cloches sonneront Quand donc reviendrez-vous Marie ? »
POÈME DU BON DÉSORDRE
Je laisse aller la plume au bon désordre
Comme un livre feuilleté au hasard
Dont on prélève de vives lueurs
Ou d’obscures métaphores
Je laisse aller selon l’imprévisible
mouvement de la main, du pinceau,
cet exercice ouvrant le pas aux rêves
dont nous sommes faits (et parfois refaits)
Je laisse aller… et je retiens
Ici où l’attention à az-zahr est première
Dé à jouer entre les lignes
D’une poésie à l’état pur
29/01/2021

