Je suis un lecteur devant qui les livres sont simultanément ouverts 1 Je suis un lecteur qui pille et qui grapille (avec deux p s’il vous plaît) Je suis un lecteur de raisins verts et de raisons obscures Je suis un lecteur hautement spécialisé en Fusions et Confusions Je suis un lecteur sur pilotis qui écrit -je vous le donne en mille !- avec un pilot noir pointe fine Je suis un lecteur qui confond dans un même vers Hugo, Baudelaire, Nerval, Verlaine et Anna de Noailles Je suis un lecteur peu recommandable 1 Paul Ricœur
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PRUDEMMENT « caute » (reprise du poème 1)
Je reprends le poème Mais c’est pas gagné Je reprends le suspens Prudemment caute Je n’ai nulle envie De me faire spoiler Je reprends Je reprise Je refais une blague À la page vierge Au lecteur hypothétique Je refais le coup Non de l’hypocrite lecteur baudelairien (mon semblable mon frère) Mais du lecteur blasonné… Fol lunatique Fol erratique (…par Rabelais) C’est peut-être pas la forme olympique Mais cette reprise m’a donné des idées (Prudemment Caute)* *c’est dans le sceau de Spinoza qu’on peut lire cette devise latine
UN DIALOGUE INTÉRIEUR PEUT EN CACHER UN AUTRE
Nous survenons en quelque sorte, au beau milieu d’une conversation qui est déjà commencée et dans laquelle nous essayons de nous orienter afin de pouvoir à notre tour y apporter notre contribution. Paul Ricœur
– Je te remercie de bien vouloir continuer à répondre à mes questions sur ce dialogue intérieur que nul ne lit.
– Mais c’est le concept non ?
– Je sais bien mais quand même il arrive que des journaux intimes soient édités.
– Journaux faussement intimes. En revanche pour nous deux, tu es bien placé pour le savoir, il s’agit de véritables dialogues intérieurs.
– Tu peux en donner une preuve au lecteur ?
– Bien sûr, quand nos dialogues intérieurs feront l’objet d’un livre, il serait inconcevable qu’un autre que toi m’interroge pour en parler à la télévision.
Dialogues intérieurs XXI
PETIT POÈME DEVIENDRA GRAND
Petit poème deviendra grand
Si le lecteur lui donne vie
Si la lectrice qui le lit
À Paris ou à Montferrand
À New York à Honolulu
Répercute sa plus-value.
En le disant, en le lisant,
Un peu, beaucoup, à la folie,
En l’intégrant dans les machines-
à-rêve de Jean Tinguely.
Petit poème, ce « présent »,
Cadeau fragile d’une vie
Menacée par temps de Covid,
Par tant d’oublis des mots qui riment,
aimables, vulnérables,
Amis d’un monde générant,
à petits traits d’encre et de plumes,
l’amour, qui après la souffrance,
nous dure.
POÈME FLASH
la flache
où vers le crépuscule embaumé
un enfant accroupi
lâche
un bateau frêle
comme un papillon de mai
(selon Arthur Rimbaud)
D’où sort-il celui là?
D’un flash traversant le monde aléatoire
De ce poème
qui ne sait (pour l’instant)
sur quel pied danser
Au doigt mouillé je l’oriente
vers cette part d’inconnu
qui, d’un mot à l’autre,
invite le lecteur à naviguer
au long cours ou dans la marge
de sa mémoire revigorée
C’est un peu trop ronflant tout ça
me chante une Joconde à moustaches
libérée des flashs des Japonais
La mariée descend l’escalier
Sous les traits d’un Marcel Duchamp
alias Rrose Sélavy
Les applaudissements des potaches
Et les cris insatiables des martinets
21/01/2021