Depuis le temps qu’on les écrit Jour après jour et chaque nuit C’est comme une douce habitude Les lignes s’enchaînent ou s’arrêtent Des fois ça peut durer deux jours C’est comme une lettre d’amour Avec des vers formant l’épître Les mots sautent comme cabris Mais faut les passer à la forme Et à la fin recopier Avec ses douas sur le clavier On hésit’encor tant c’est balaise De nommer : le temps l’amour l’ascèse
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LA POÉSIE ET LES MOTS DE LA TRIBU
Poésie : un arc un souffle une voix Un rien de rien un battement d’exil Jamais assez de ses blessures et de ses joies De son temps qui n’est pas celui du calendrier et ne s’inscrit sur aucun écran d’ordinateur Elle procède par bonds et par replis Les semelles de vent Le coude sur la table Innocente mendiante pauvre première venue C’est pourtant l’humaine mesure dans le monde délabré d’aujourd’hui Paroles dorées paroles timides paroles des places où elle donne du sens aux mots de la tribu la mort l’amour la liberté
CHANSON D’AUTOMNE ET DE FIDÉLITÉ
Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’été Guillaume Apollinaire Je pense donc je suis n’est pas ma tasse de thé Je pense au petit café où nous avions rendez-vous Je pense au jukebox et au citron pressé Je pense à nos têtes qui tournaient Aux sons de mon manège à moi Je pense aux flonflons de la fête Et aux toiles de Manet Je pense aux froufrous de ta robe soie Ce 22 septembre où pour toi je chantonne Cette chanson d’amour et de fidélité

QUE RESTE-T-IL DE NOS AMOURS DE LA POÉSIE ?
La « quête » de ce que l’on a perdu, ou bien la « crainte ». On hésite en lisant ce manuscrit aux vers raturés, supprimés ou réécrits. Le thème en est cette chanson écrite au mitan de la guerre et qui manifeste, pour filer la métaphore, une belle résistance : Que reste-t-il de nos amours ? C’est la quête de ce qui fut et de ce qui aurait pu être : Baisers volés, rêves mouvants. Baisers volés dans la paille d’un grenier qui excitait nos sens premiers. (Les cris aigus d’une fille chatouillée.)
Rêves mouvants que génèrent ces voix séculaires, « littéralement et dans tous les sens. »
Au mitan de la guerre, « dans le mitant du lit, la rivière est profonde » de nos chanceuses vies ou de nos morts subites. « (Ce) long abus de la littérature », faisant écho au dernier vers mémorable de Verlaine sur son « Art poétique ». Mais, ici, modestement mais fermement, c’est le vers premier que l’on veut rappeler : De la musique avant toute chose, car il faut craindre que la méconnaissance de tout art poétique, rende vaine la quête de ce qu’on a perdu, l’amour des formes et toutes les nuances de mots où l’indécis au précis se joint.
Avec Charles Trénet (Que reste-t-il de nos amours ? 1942) Paul Verlaine (Art poétique), cette « tant belle fille » Aux marches du palais, et quelques autres faiseurs de poésies.
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J’ouvre la fenêtre et laisse entrer quelques instants
la fraîcheur après un orage
sur la passe maritime
Un poème nouveau m’attend
dans sa discontinuité essentielle
et son essai de recomposition
L’éclair d’un geste
Qui ouvre sans le vouloir
La porte de ce poème
Comme un éventail
AMOUR AMOR
Je ne sais pas ce que tu sais
Tu sais je n’ai pas oublié
Les mots doux que tu me disais
La mort n’est rien la vie est tout
Tu ne sais plus ce que je sais
Cinq ans déjà que se sont éteintes
Les lumières de tes pensées
Les saveurs d’exister
La joie de nous entendre
Chanter cette rengaine
Sur le sable et la mer
Toujours recommencée
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Je poste mon poème du jour à 3h35. Il s’intitule Amor. C’est une entrée de mon livre qui vient de paraître « un dictionnaire à part moi « . A 3h36, la fenêtre de mon blog m’informe de mon premier lecteur : il vit au Cameroun !