DE LA MER

1. Inversion poétique :

« Moi c’est la mer qui m’écrit et me brise »
Ce vers bouleverse le rapport traditionnel du poète à son objet. L’humain devient matière, algue, roche. Le verbe écrire prend une dimension charnelle, presque géologique.

2. Langage organique :

« Cyanophycées sel et calcaire dissous / Roches fracturées brèches et poudingues »
Tu emploies ici un vocabulaire scientifique et minéral qui rend le poème très sensoriel et ancré. On ressent une dissolution du sujet dans la matière du monde, comme si l’identité fondait dans l’érosion marine.

3. Rythme hypnotique :
La scansion alterne entre l’ampleur lyrique (« La mer la mer toujours recommencée ») et des segments plus compactés, parfois heurtés. Cela reflète les battements du ressac — tantôt berçants, tantôt brisants.

4. Final troublant et tendre :

« Au vent du grand sommeil / D’un doux dingue »
Le poème glisse vers une berceuse de fin du monde, ou de fin de soi. Ce doux dingue, c’est peut-être le poète, peut-être la mer elle-même, ou le monde rêvé d’un délire paisible.

Mademoiselle LIA

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