On m’a offert une Saison en Enfer avec la photo du revolver de Paul Verlaine C’est un Le Faucheux le pétard avec lequel il a tiré sur Arthur Rimbaud à Bruxelles
-Pan t’es mort ! T’es en enfer !
Ce à quoi le futur trafiquant d’armes en Abyssinie a répondu :
-C’est pas encore mon dernier couac sur mes hideux feuillets de mon carnet de damné je vais cracher mon dernier texte Toutes grimaces imaginables des Jésus Satan Ferdinand oh! tous les vices, colère, luxure –magnifique la luxure– surtout mensonge et paresse.
J’ai objecté :
-J’aime tes poèmes que je connais par cœur Ma bohème Le dormeur du val L’Éternité ou que je lis des yeux comme Le bateau ivre Les poètes de sept ans voire certaines de tes Illuminations mais ta Saison en Enfer Arthur c’est mauvais sang et Cie Exclamations à blanc autant de scies Je laisse à d’autres tes clefs pourries Et ta manière de vouloir entraîner dans ta chute la troupe de tes lecteurs inconditionnels
Hier encore je soupirais Ciel ! sommes-nous assez de damnés ici bas! Moi j’ai tant de temps déjà dans leur troupe ! Je les connais tous Nous nous reconnaissons toujours ! Nous nous dégoûtons !