Laissez passer Sa Majesté le djazz
Claude Nougaro
ON ÉCOUTE TOUJOURS DU DJAZZ
Dans les granges plus ou moins rénovées
Les salles entourées de pommiers normands
Les amphithéâtres pas romains pour deux sous
On écoute on réécoute des pléiades de CD
Ou sur Youtube pour se faire une idée
On écoute encore un djazz
Qui ressemble furieusement
À tout ce qu’on écoutait antan
Qui nous faisait hurler de joie
Et de rires partagés
Pour les écarts d’humour
Dans les standards revisités
Ou leurs citations
Et puis parfois soudain écouter
devient entendre
L’oreille aux aguets
Sur quelques nouveaux Essais
Qui réenchantent et renouvellent
D’anciennes pièces
Que l’on croyait figées dans la cire
Pour l’éternité…
Martigues 21 février 2024
CARTE BLANCHE à Pierre de Bethmann
à l’Osons Jazz Club de Lurs (Alpes de Haute Provence)
du vendredi 16 au dimanche 18 février 2024
Au fil d’une carrière déjà longue, Pierre de Bethmann n’a cessé de varier les approches, dialogues et divers échanges en trio, quartet ou même avec une formation plus étoffée de douze solistes dans Medium. Ainsi ne donne-t-il jamais l’impression de tourner en rond en façonnant son grand œuvre, renouvelant, prolongeant, intégrant ses projets dans une forme de continuité conceptuelle.
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Voici un musicien qui a un sens mélodique certain, qui prend grand plaisir à étirer le temps, à développer, amplifier ; il revient, il répète, reprend en boucle. Il ne suffit pas de la sacro-sainte grammaire des thèmes-chorus mais il ne déforme pas pour autant les lignes pour le plaisi, construisant un équilibre savant, complexe et précis sans se priver d’une véritable jouissance d’expression.
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À ce stade de l’histoire de la musique alors que tout ou presque a été dit, écrit, joué, il demeure excitant de se réapproprier des influences disparates, de donner des propositions nouvelles, retravailler la forme, la conception du rythme, les détails harmoniques. Et de trouver la juste place du passage à improviser alors que l’écriture est volontairement complexe avec de multiples ramifications où les solistes peuvent se glisser et s’intégrer.
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Pierre de Bethmann révèle ainsi de qui l’a toujours motivé et agi. Intelligence, énergie, intensité que son physique révèle. Cette flamme qui le consume, c’est le plaisir addictif de jouer.
Sophie Chambon
Jazz Magazine