LE MASSACRE DES INNOCENTS

Je perds les pédales devant l'horrible guerre
-C'est pas juste dit un enfant
Après l'Israélien c'est un Palestinien
qui parle
Je suis entouré d'arbres qui me regardent
Je les entends me menacer
Je ne sais au juste ce qu'ils me reprochent
Difficile pourtant d'esquiver
Mais dire la détresse comme elle est
N'est pas donné à la langue de tous les jours
(les mots des tribus ennemies ajoutent de la haine au désespoir)
Le nom qui donnerait un début de réponse
Reste sur le bout de la langue
Mais non l'œuvre picturale
que je ressors soudain de ma mémoire
Je l'ai vue et longuement contemplée
Au temps de la Guerre du Vietnam
Au Moma à New York
Avant qu'elle ne revienne
Au musée de la Reine Sofia
À Madrid
(après la mort du dictateur fasciste espagnol)
-C'est pas juste disent les enfants des deux peuples ennemis
C'est de plus en plus nous qui subissons le massacre des innocents
Combien d'années maudites faudra-t-il encore passer
Avant de revoir refleurir la paix l'art
le petit bonheur d'Exister

Martigues vendredi 8 décembre 2023

Si personne ne dit rien je dis : le tragique c’est quand les deux ont raison.

Nous irons sûrement au bout du tragique.

Michel Chalandon

Un cumulus de violence mine toute image de son cœur sombre,

et les cris lointains traversent l’espace.

Pas de remparts pour la plainte humaine,

et les mots tombent dans nos sommeils,

où remue sans fin tout un monde blessé.

Jacqueline Saint-Jean