LES MONDES SE MÉLANGENT L’ANCIEN ET LE NOUVEAU

Les mondes se mélangent l’ancien et le nouveau
Ô monde, mais immonde ! Ô grand tout mais un rien !
Tous ces cercles roulants qui embrassent le monde :
J’y amarre le feu, l’air, la terre avec l’onde

Je recopie ces vers en ôtant le divin
Seigneur Dieu la cause de l’entier gouvernement
Mais Grevin qui l’affirme sait noyer le poisson
Lecteur assidu de Platon et d’Aristote
Il fait douter ses ouailles : Je n’en retire rien
Qu’un chaos plus souvent Nulle ferme assurance
de son propos ne se dégage, de son gentil tourment

Ô mélange du monde ô mondaine inconstance
Vivons donc constamment ma toute désirée !


Jacques Grevin (1528-1570)
Venus du Beauvaisis, il étudia dans l’Université de Paris.
Il joignit à la connaissance des Belles Lettres la science de la médecine.