LE PICODIVINDRÉ

J’écris dans les grandes largeurs à l’italienne

J’écris à longueur du temps qui me ronge

J’écris pour fêter une enfance ou d’une autre manière un enterrement

J’écris que j’ai vu l’orvet glisser dans la douceur du soir

Je me souviens qu’en occitan on appelle ce serpent de verre un picodivindré (pique-vendredi)

J’écris pour ne pas retenir par cœur des phrases

aussi bien les sublimes que celles qui n’ont ni queue ni tête

J’ai écrit ce nouveau poème en lisant Postface de Léon Paul Fargue

Martigues vendredi 7 février 2025