Je rêve. J’écris un poème.
Je ne me demande jamais
Pourquoi.
Je rêve. J’écris sur le saule
Du vieil étang
Il n’a plus de grenouilles
Depuis longtemps.
Je rêve. J’écris sur le bouleau
Aussi blanc
Que ma tête.
Je rêve. J’écris Amor
Ce mot qui confond
L’amour et la mort.
Je rêve. J’écris en retenant
Le souffle de la nuit.
Elle a les yeux d’un serpent
Qui se déplace sur les feuilles mortes.
Je rêve. J’écris sur ma porte
C’est toujours ouvert
Entrez sans frapper.
Je rêve. J’écris sur les murs de Mai
Cogito ergo Sum
Rue Descartes derrière le Panthéon
Là où mourut Paul Verlaine.
Je rêve. J’écris un poème.
C’est le dernier. Je compte ses pieds
Sur les doigts de la nuit.
Un enfant crie qui-vive !
Il tire les derniers fils.
Le temps ouvre la main
Des pertes et des gains.