Admettons qu’elle reviendra, la paix des champs, après celle des braves. Où est-elle aujourd’hui, chancelante égarée parmi décombres et gravats enfantés par des bombes ? Elle erre un peu démente et cherche son salut au sol profond des peuples où l’espoir invaincu redresse une pensée imaginée soumise. Un homme qui a peur se convainc d’être grand par la terreur qu’inspire sa froideur de guerrier amouraché du pire. Il porte avec raideur le défaut de son être : son règne de tyran lui-même le calcine, car il n’a plus d’amis, n’ayant que des complices. Les plus funèbres prévisions ne sont pas les plus sûres. S’il trouve une ancre de bonheur dans son courage de révolte, tel peuple qui se sauve au prix du risque de sa vie exigera que soit la paix dûment rendue sans esclavage. André Ughetto 8 avril 2022