TOUT FEU TOUT FLAMME

Tout feu tout flamme 
Brûle mon âme
Sur cette page
Que nul ne lit

On me dit fou
(fada ici)
Je me crois sage
Me balançant dans le hamac
tendu entre deux pins du cru

Et nous voilà
Faisant ces vers
Plaçant ces mots
Tout feu tout flamme
D’où naîssent paroles
Qui dans la nuit
Font un sujet de poésie
À LA SEMBLANCE DU BEAU PHÉNIX

Et je chantais cette romance
En 1903 sans savoir
Que mon amour à la semblance
Du beau Phénix s’il meurt un soir
Le matin voit sa renaissance


Guillaume Apollinaire
La chanson du mal aimé


Je suis tout feu tout flamme
Je suis l’eau remontant à mes sources
Je suis l’air de rien
Je suis la terre des Dorio (tous laboureurs)

Je suis le souffle qui ravive dès matines les braises du foyer
Je suis l’eau de l’orage sur le visage de Rrose Sélavy
Je suis la terre que le blé vert adoucit
Je suis l’air dont s’abreuve l’alouette du troubadour

Je suis le poète contumace à l’esprit follet
Je suis la mer la mer toujours toujours recommencée
Je suis la Mère Terre (va-t-elle mourir la Pacha Mama ?)
Je suis Phénix qui écrit des poèmes après Auschwitz*



*Dans cette ville de Francfort), Theodor Adorno a prononcé une grande phrase : on ne plus écrire de poèmes après Auschwitz. Disons-le autrement : après Auschwitz on ne peut plus respirer, manger, aimer, lire. Mais quiconque a déjà inspiré une première gorgée d’air, quiconque s’allume une première cigarette a décidé de survivre, de lire, d’écrire, de manger, et d’aimer. Heinrich Böll


Laisser un commentaire