AVEC GUILLAUME APOLLINAIRE

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Avec Guillaume Apollinaire

À la fin tu es las de ce monde ancien (n’oublie pas la diérèse de ce bel alexandrin « an-ci-in »).
Nous l’avons récité maintes fois et tu sais bien qu’il s’agit de « Zone », le poème liminaire d’Alcools.
Tu vois cette nuit j’ai replongé, corps et biens, dans l’œuvre multiple, spontanée et savante de ce diable de Guillaume le dernier empereur de la poésie française.
(On enterra Apollinaire deux jours après l’Armistice du 11 novembre 1918 ; dans la rue tous ses proches et les anonymes qui accompagnaient Guillaume au père Lachaise entendirent : « À mort Guillaume ! À mort l’Empereur ! », c’est du kaiser qu’il s’agissait).
Apo humain trop humain qui fit moultes jeux d’amour, sous toutes ses formes, sans oublier la mourre, jeu du nombre illusoire des doigts.
Apo ou Gui, comme il signait parfois ses lettres à Lou, fit feu de tout bois, « chef d’un orchestre d’une étendue inouïe ».
Critique et inspirateur de l’art nouveau, des peintres cubistes, du naïf Rousseau et de l’art nègre que l’on dit aujourd’hui « premier ».
J’aime à dire que ce fut le dernier d’une longue lignée à qui l’on peut discerner sans rire le titre de « poète ».


RIEN N'ÉTAIT ÉCRIT
travail au long cours
JJ Dorio

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