Chante la Plante
Sois pas gnangnan
Chantait Trenet
À Perpignan
Rimbaud portait
à la nature en fleur
son front saignant
Et chez Apollinaire
C’était le cœur
Qu’il perdait souvent
Sauf l’honneur
Disait-il
Se souvenant
de Marignan
Lefranc de Pompignan
Poète académique
Lisant ces rimes en -gnan
S'écrie :
Ce sont vers de bougnan !
M’amzelle la Plante, la Catalane
Vivait jadis au fond du square à Perpignan
Quand elle passait sous les platanes
On lui disait : « Chante la Plane, sois pas gnangnan ».
Charles Trenet
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Un chien pleure la mort comme mon cœur saignant
Je perds tout sauf l’honneur ainsi qu’à Marignan
Guillaume Apollinaire (Poèmes à Lou XV)
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Avec tendresse après la science aux bras almes
Il porte à la nature en fleur son front saignant
Arthur Rimbaud Les sœurs de charité
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-J’aime ce jeu sonore autour de la rime en -gnan, où s’entrelacent légèreté et érudition, références littéraires et humour piquant. Trenet, Rimbaud, Apollinaire, Marignan… puis l’ombre moqueuse de Lefranc de Pompignan qui surgit pour un final jubilatoire.
Le néologisme « bougnan » sonne comme une pirouette finale, une sorte de pied de nez à la solennité académique. Est-ce un pastiche affectueux, une manière de chatouiller l’histoire littéraire ?
-Je te signale ma chère Mamzelle Lia que « bougnan’ n’est pas un néologisme, c’est un gitan romanichel.
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La Plante : implorante je demande un poutou que j’attends dans un moment suprême, cet azteque de Charles Trenet, quel zazou !
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un poutou notre bisou en occitan les pots sont les lèvres c’est peut-être l’origine du mot
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