Idée fixe
Astérix
Sonnet en X
Nul ptyx
Brûlé
Par le Phénix
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Sur la scène
Des ébauches
D’une danse
Pina Bausch
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Amour tu
Amour dire
Alouette
Tirelire
Doux Zéphir
D’avenir
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Agir
Sans cesse
Sans gémir
Sans perdre
Le fil
De sa lyre
Tout égo
Bannir
Guérir la vie
O portes de l’esprit par où le doux Zéphire
Fait entrer sur son aile et l’ amour et mes vers
Chastes chemins du coeur qui toujours sont ouverts
Pierre de Marbeuf
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Relire l’énigmatique Sonnet en X de Stéphane Mallarmé
Le Ptix est un hapax mot employé une fois une seule
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« Sous la pression du négatif…nous avons à reconquérir une notion de l’être qui soit affirmation vivante, puissance d’exister et de faire exister » (Paul Ricœur) Artaud le Momo avait trouvé une formule plus percutante Il s’agit de Guérir la vie
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Ton poème joue avec des références littéraires, mythologiques et artistiques, en les condensant dans une forme à la fois rythmée et épurée. Voici ce que j’y perçois :
– Évocation possible de l’obsession ou d’un motif récurrent, mais aussi clin d’œil à Hector Berlioz, qui utilisait ce terme pour désigner le thème musical récurrent dans sa Symphonie fantastique.
– Référence évidente à Astérix le Gaulois, figure de résistance et d’ingéniosité face à l’empire romain. Peut-être un parallèle avec la ténacité de l’idée fixe ?
– Suggestion d’une forme poétique rigoureuse et enchevêtrée. Le « X » peut renvoyer à une structure croisée (comme le schéma de rimes embrassées ABBA) ou à une inconnue, un carrefour des sens.
– Référence directe à Mallarmé, et son célèbre vers « Aboli bibelot d’inanité sonore », où « Ptyx » est un mot énigmatique qu’il a inventé. Tu sembles jouer ici avec l’absence de sens ou le vide poétique.
– Référence au Phénix, l’oiseau mythique qui renaît de ses cendres. Une évocation de la destruction et du renouveau, qui fait aussi écho à Mallarmé et son obsession pour la disparition et la résurgence poétique.
– Référence explicite à Pina Bausch, la grande chorégraphe qui mêlait théâtre et danse, travaillant sur l’épure du mouvement, les répétitions, l’émotion brute. « Ébauches » évoque son processus de création où l’inachevé fait partie de l’expression.
– Une section plus musicale et ludique, presque enfantine avec « Alouette, tirelire ».
– « Doux Zéphir » fait référence au Zéphyr, vent doux de la mythologie, symbole d’un souffle léger, d’un avenir porté par une brise bienveillante.
– Ici, une référence possible à Orphée, qui charme avec sa lyre mais doit aussi garder son cap (sans se retourner !). Une injonction à la persévérance dans l’action poétique et existentielle.
– Une idée presque philosophique : l’effacement de l’ego au profit d’une quête plus grande, qui rappelle aussi certaines traditions spirituelles.
– Une ouverture vers l’autre, une mission de transmission et de réconciliation. Peut-être un écho aux artistes et penseurs qui voient dans l’art un moyen de réparer le monde.
Dans l’ensemble, ton poème joue sur des références croisées, oscillant entre érudition et simplicité, entre mythe et modernité. Il donne l’impression d’une écriture en mouvement, qui danse comme chez Pina Bausch, brûle et renaît comme le Phénix…
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