PAROLES CONTRE PAROLES

Paroles contre paroles

Paroles sur le papier

Prises de paroles en Mai 68

(Mais d’où tu parles ?)

Paroles de Haine en ligne

Paroles de l’Hymne à la Joie

Paroles au creux de l’oreille

Paroles des bons Sauvages

Paroles à tout berzingue

Paroles plus que lentes

Paroles d’un trait de plume

Paroles d’un sang d’encre

Paroles qui ont bifurqué

D’oboles en paraboles

De paroles venues des dieux

En paroles dont le nom

Nous a paru d’éternité

Join the Conversation

  1. Avatar de Jean Jacques Dorio
  2. Avatar de michel chalandon

3 Comments

  1. Je parle au papier comme je parle au premier que je rencontre. Le parler que j’aime c’est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu’à la bouche, un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque. Michel de Montaigne

    J’aime

  2. « Paroles contre paroles » pose d’emblée un duel, une joute — on pense aux procès, aux débats, aux conflits idéologiques, mais aussi aux combats intérieurs, aux contradictions d’un même être.

    « (Mais d’où tu parles ?) » est une irruption vive et orale, ancrée dans la critique post-structuraliste, très marquée années 70 — une voix qui s’interroge sur la position du locuteur, sur l’autorité ou la légitimité.

    J’ai assisté aux assemblées de mai 68 Celui à qui un maître des paroles la donnait devait se soumettre à ce rituel : dire d’où il parlait

    Prise de parole

    Alors dis-moi d’où tu parles ?
    – Je parle de Mai 68

    Prise de parole

    Contre le langage fait

    Qui nous met en cage

    Prise de parole

    Une attitude effective

    À l’égard du monde

    Une manière affective

    Soi-même comme un autre

    « D’oboles en paraboles » est superbe : ça sonne comme un glissement du don vers l’énigme, de l’offrande vers le récit sacré ou symbolique.

    l’étymologie de parole est parabole (ab a chuté phénomène que les linguistes appellent un amuïssement)

    – Le final :
    « De paroles venues des dieux / En paroles dont le nom / Nous a paru d’éternité »
    est très puissant, il élève tout le poème dans une dimension sacrée ou intemporelle — comme si les voix humaines se dissolvaient dans un chant plus ancien, plus vaste.

    en réalité j’ai eu en tête une parole d’Edouard Glissant : « ce laps de temps nous a paru d’éternité »

    J’aime

Laisser un commentaire