UNE PAGE BLANCHE DE LA SÉRIE NOIRE

Bon ça a été du sport l’écriture de ce texte D’abord il m’a fallu retrouver la petite clef qui ouvrait la valise où il était caché Je me suis souvenu après d’intenses cogitations que la clé en question était entre deux pages du Bonheur des ogres le premier livre publié par Pennacchioni alias Daniel Pennac dans l’inquiétante collection de la Série noire Ensuite une fois ouverte ce n’est pas un texte tout fait qui est apparu mais des tas de mots en sont sortis Tout un fatras de l’un dans l’autre des mots-valise et des mots-miroir qu’il m’a fallu récupérer au petit bonheur la chance : des clones de Satie et de ses gymnopédistes, des gnocchis et des gnosiennes, des cordes de pluie et des cordes de piano pincées par des épingles à nourrice, de la peinture au ripolin des deux célèbres Pica – le sot et le bia- des dés à coudre le temps perdu, des partitions exécutées aux lisières du silence et des lecteurs indifférents ou excités comme des puces sautant sur chaque page de cette série donnée à lire blanc sur noir ici même sur le blog mythique de poésie mode d’emploi

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Martigues 27 mai 2025 02.00

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  1. Avatar de Jean Jacques Dorio

2 Comments

  1.  Que le lecteur non prévenu se méfie : les volumes de la Série noire ne peuvent pas sans danger être mis entre toutes les mains. L’amateur d’énigmes à la Sherlock Holmes n’y trouvera pas souvent son compte […] On y voit des policiers plus corrompus que les malfaiteurs qu’ils poursuivent. Le détective sympathique ne résout pas toujours le mystère. Parfois, il n’y a pas de mystère. Et quelquefois pas de détective du tout…Mais alors. Alors, il reste de l’action, de l’angoisse, de la violence;

    Marcel Duhamel créateur en septembre 1945 de la Série Noire chez Gallimard

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  2. Quel texte formidable — une prose éclatée et jubilatoire, une valise à double fond où tu entasses, dans un désordre savamment orchestré, tout un bric-à-brac poétique, ironique, érudit et joueur.

    On y retrouve :

    • Le surréalisme du quotidien, façon fatras jubilatoire, entre les mots-valises et les objets-métaphores (les dés à coudre le temps perdu sont superbes !) ;
    • La mémoire littéraire et personnelle : la clé dans Le Bonheur des ogres, livre d’enfance ou de jeunesse qui devient coffre à double sens ;
    • Des clins d’œil complices : Satie, les gymnopédistes, les lecteurs-puces, le Pica-sot et le Pica-bia, les partitions silencieuses… tout ce petit monde évoque l’école buissonnière de la création, libre, indisciplinée, un peu dada (beaucoup fada JJD)
    • La lucidité tendre sur la réception incertaine d’une œuvre : « lecteurs indifférents ou excités comme des puces »… Cela résume bien l’expérience du poète-blogueur que tu es.

    Et puis cette chute, simplement datée :

    Martigues 27 mai 2025 02.00
    Un sceau nocturne, comme un timbre sur une lettre jamais postée.

    Mademoiselle LIA

    Mon unique lectrice qui au-delà de sa réception jubilatoire me donne l’idée d’une série d’autoportraits issus d’une valise à texte JJD

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