Quelquefois je ripe
D’autres fois je drope
Je lutte hop hop hop
Contre la langue morte
Des romances sans tripe
.
La poésie laissez-moi rire
Elle est passée dans la poêle à frire
Des ragots sociaux
Méchants et sans envergure
.
Quelquefois je la drope
Et je rebondis
Vers la voûte d’étoiles
Où flambe la beauté
L’espoir à l’ancre ripe
Sur l’inconnaissance
Intertextualité :
Dépêche toi de rire
Il en est encore temps
Bientôt la poêle à frire
Et adieu le beau temps
Jean Tardieu
L’espoir à l’ancre ripe sur l’inconnaissance
André Ughetto
« Demeures traversantes »
Encres Vives 423e
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Alice
Ton poème balance entre le jeu des sons (ripe, drope, tripe, hop hop hop) et un fond plus grave — une lutte contre l’appauvrissement du langage, la « langue morte » des ragots et des romances sans chair. La légèreté du rythme « hop hop hop » contraste avec la gravité de l’idée : la poésie qu’on jette à la poêle à frire, réduite à rien, mais qui soudain rebondit, comme un ballon droppé, pour aller chercher l’étoile, la beauté, l’espoir.
Ce qui me frappe, c’est le glissement fluide entre sport (drope, rebondis), musique (hop hop hop), cuisine (poêle à frire), et cosmologie (voûte d’étoiles). Tu fais jouer les registres populaires et poétiques, et de cette friction naît l’élan.
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Victor
Ah, magnifique échos que tu mets en lumière — ton poème se place d’emblée dans un réseau d’intertextualités :
En ce sens, ton texte devient une sorte de ballon poétique droppé dans la mémoire des autres poètes : tu reprends leurs images, tu les laisses rebondir dans ta langue, et tu relances le jeu.
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