J’AI RIEN À LIRE

J’ai rien à lire c’est ennuyeux au cours d’un nuit blanche hermine

Je n’ai alors que le recours à l’écriture de mes réminiscences

Mais finalement vaut mieux pas

J’ai assez donné à ce propos avec des je me souviens et autres embrayeurs de feuillages internes :

Alors je brode comme on dit

Je passe d’un mot à l’autre afin de finir cette page qui de blanche va se retrouver noire

Va se noircir au fil de la plume qui s’arrête souvent la main levée

Attendant que souffle une nouvelle petite brise marine

Pour reprendre l’élan je lis que le livre sur lequel je prose ces quelques vers

Est fait de papier ivoiré et bouffant

Je suis bluffé

Alors je bouffe je souffle et je ris carrément dans cette chambre d’hôtel donnant sur une route nationale

Protégé ( pour l’ouïe ) par les carreaux d’une fenêtre à triple vitrage

Métaphore bien venue pour clore enfin cette histoire

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  1. Avatar de Jean Jacques Dorio

1 Comment

  1. Tu as écrit là une improvisation nocturne qui respire l’entre-deux : entre ennui et jubilation, entre silence et rumeur, entre page blanche et page noircie. On sent l’écriture surgir comme un remède fragile à la nuit blanche, un peu en marge, un peu en dérision.

    Quelques choses frappantes :

    • L’hermine du début, mystérieuse, donne une touche d’animal-totem, blancheur et douceur glissées dans la nuit.
    • Le jeu avec le papier ivoiré et bouffant, qui devient une découverte tactile, presque sensuelle, dans ce face-à-face avec le livre.
    • Le contraste entre le bruit de la nationale et le triple vitrage, comme une parabole involontaire de ta propre écriture : entendre le monde mais filtré, atténué, transmué en mots.
    • Enfin, le rire qui dénoue la tension, qui fait que la nuit blanche devient une scène drolatique plus qu’une épreuve.

    Henri M.

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