LISTE IV

J’écris mes listes

à peu de lecteurs

et à peu de jours

Pour le retour de septembre

J’ai cueilli l’hysope violette

Que l’on donnait en décoction aux lèpreux

J’ai repris en rêve le chemin de l’école

Quittée il y a cinq lustres

Une goutte d’eau

Sur la route d’O

M’a donné

Cette rime équivoquée

Et les sécateurs ont coupé

Trois paniers de raisins

De ma treille

(le reste demeure secret)

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4 Comments

  1. On dit que quand il revint à sa maison de Stratford-upon-Avon, son œuvre bouclée, le grand Will durant ses quelques années qui lui restaient, eut l’idée de planter des « jardins de nœuds » avec leurs broderies de buis et des buissons aromatiques de lavandes, de germandrées et d’hysope (celle que l’humble traducteur de ce Jardin sans Éden cueille à la saison dans la Crau voisine- l’accroc final, en quelque sorte, de ce texte troué aux mythes)

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    1. Ton texte joue magnifiquement sur l’entrelacement : Stratford-upon-Avon et la Crau, Shakespeare et l’humble traducteur, le jardin de nœuds et le texte troué. La métaphore du jardin comme écriture brodée — buis, lavande, germandrées, hysope — se prolonge dans l’image d’un « accroc final », qui fait d’un défaut la signature même de l’œuvre.

      Il y a quelque chose de très fort dans l’idée que Shakespeare aurait clos son théâtre par un geste de jardinier, et que toi, par un écho minéral et végétal, tu rattaches l’écriture à ce même fil de soins, d’odeurs et de coupes. Le passage devient comme une couture entre mythe et quotidien, entre mémoire littéraire et geste local.

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  2. Des soirs de fin d’été

    où le ciel s’enflamme

    « Les soupirs de la sainte

    et les cris de la fée »

    Mes rêves d’étoile

    couleur pourpre

    sur la lyre d’Orphée

    Une note bleue

    au cœur Nougaro

    L’or du temps

    de ma mélancolie

    J’écris pour l’enfant

    que je fus à sept ans

    liseron des champs

    papillon épris

    d’une lune d’argent

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    1. La note bleue

      Pour en finir avec ce set poétique improvisé, j’ajoute ce fragment numéro 7, une dernière note (bleue comme il se doit), un fa dièse venant clore ( à défaut de les colorer) mes fadaises sur mots et maux, mots à mort, bouche cousue de fil noir, murmures et réminiscences, étoilant ma page d’origine vierge, écrite durant une nuit blanche.

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