J’ÉCRIS POUR VOIR

J'écris pour voir
Ce que spontanément
Je ne vois pas
.
Ce qui finit
Au bout du processus
Par me détendre
.
D'abord je lis
Les yeux fermés je lis
Dans mes pensées
.
Elles sont nulles
Il faut les réveiller
À petit feu
.
Et peu à peu
Faire changer la place
de mes idées
.
J'étais couché
Je suis assis genoux
pliés j'inspire
.
Inspiration
Expiration j'y vois
soudain plus clair
.
Béatitude
La vertu elle-même
dit Spinoza
.
Tranquillité
Le poème se lève
Il est léger
.
De bas en haut
IL a suivi la loi
D'intégration
.
Un lumignon
Refus d'obscurité
De pensées serves
.
Il est fini
Je l'ai fait lentement
Heureux de mettre
Le point final



.

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  1. Avatar de Jean Jacques Dorio
  2. Avatar de michel chalandon

4 Comments

  1. J’ÉCRIS COMME JEAN JACQUES DORIO rencontré naguère dans un atelier où l’écriture ravageait nos vies en poésie J’écris travaillant l’écriture au corps Traversé de haïkus et d’aphorismes J’écris sur le court d’un tennis Marqué à tout jamais par l’empreinte du champion Bjorn Borg : La balle est ronde Le jeu est long J’écris long renvoyant dans les cordes les jeunes hommes pressés et les jeunes filles en fleurs J’écris de ci de là en ne pensant qu’à ça J’écris sous les combles Sous un vasistas Où la lumière pleut (et neige parfois) J’écris en imaginant Bartok écrivant ses partitions des Microcosmes J’écris créant ce microclimat propice aux pages d’écriture faisant la navette entre micro et macrocosme J’écris dans un camping-car Volkswagen Qui m’a mené naguère (avant la prise de pouvoir par les Ayatollahs) Jusqu’à Téhéran J’écris en oubliant d’écrire souvent J’écris en me jouant du temps J’écris en le laissant filer Ou en l’arrêtant J’écris sur une table Louis Philippe ronde en noyer trouvée sur le bon coin J’écris sur du papier clairefontaine extrastrong acheté à Bureau Vallée J’écris sans confondre mes textes quasi bibliques avec les bibelots abolis du bon Mallarmé J’écris avec et contre les sonnets en X les phrases incises et les ellipses J’écris sans l’ombre d’un bruit exceptée cette langue qui caquette et qui bruit J’écris sans réfléchir une première ligne qui déclenche le reste J’écris anche en songeant à mon ami Rambour qui habite rue Franche J’écris France du nom d’une bergère rencontrée en Mai 68 J’écris Bergère Ô Tour Eiffel comme Guillaume Apollinaire J’écris cette aubade inachevée la nuit d’un onze février

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  2. « Que le travail de la pensée se fait dans le corps, j’en ai la preuve dans le bien être profond que j’éprouve quand l’expression juste s’impose finalement à moi. Je souffre au contraire quand le processus est paralysé. C’est ce qui rend l’exercice de la pensée difficile, voire insupportable pour certains : parce qu’elle est la gestation de quelque chose de nouveau, elle avance dans le noir.
    Une fois enclenché, cependant, ce travail là ne s’arrête plus. C’est une des lois de notre activité que tout processus d’intégration aspire à se poursuivre. Jean François Billeter (Esquisses)

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  3. Les poèmes ne tombent pas du ciel Les poèmes ne se trouvent pas sous les sabots d’un cheval Les poèmes font mouvement vers l’émotion d’un instant unique Les poèmes font aux penseurs assis la nique Les poèmes se font par essais successifs qui font crisser la page ou quand c’est raté la déchirent J’ai dicté ce poème à Madame Puérilité qui a ajouté Pour les enfants et pour les raffinés

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