LA MÉSANGE DE L’ENFANCE

La mésange de l’enfance avec qui l’on mésengeait

Le réglisse que tu disais au masculin la bouche noire

Les jeux des bords de mer

Les refrains de nos promenades

Main dans la main

Les toujours jeunes alexandrins

Cette manière douce folle que nous eûmes d’habiter le monde

sans penser qu’un jour il faudrait le quitter

en résonance une illustration de Maria-Dolores Cano

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  1. Avatar de Jean Jacques Dorio
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3 Comments

  1. Les soldats s’en vont lentementDans la nuit trouble de la ville.Entends battre mon cœur d’amant.Ce cœur en vaut bien plus de millesPuisque je t’aime éperdument.

    Je t’aime éperdument, ma chère,J’ai perdu le sens de la vieJe ne connais plus la lumière,Puisque l’Amour est mon envie,Mon soleil et ma vie entière.

    Écoute-le battre mon cœur !Un régiment d’artillerieEn marche, mon cœur d’ArtilleurPour toi se met en batterie,Écoute-le, petite sœur.

    Petite sœur je te prends touteTu m’appartiens, je t’appartiens,Ensemble nous faisons la route,Et dis-moi de ces petits riensQui consolent qui les écoute.

    Un tramway descend vitementTrouant la nuit, la nuit de verreOù va mon coeur en régimentTes beaux yeux m’envoient leur lumièreEntends battre mon coeur d’amant.

    Ce matin vint une mésangeVoleter près de mon cheval.C’était peut-être un petit angeExilé dans le joli valOù j’eus sa vision étrange.

    Ses yeux c’était tes jolis yeux,Son plumage ta chevelure,Son chant les mots mystérieuxQu’à mes oreilles on susurreQuand nous sommes bien seuls, tous deux

    Dans le vallon j’étais tout blêmeD’avoir chevauché jusque-là.Le vent criait un long poèmeAu soleil dans tout son éclat.Au bel oiseau j’ai dit « Je t’aime ! »

    Guillaume Apollinaire

    février 1915

    J’aime

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