COMMENT GARDER LE FIL

Le poète est ailleurs

Il joue avec une corde

de la grosseur d’un doigt

Il se perd dans un nuage

des environs de Foix

Il est ce vieux peau rouge

Qui n’a jamais appris

À marcher en file indienne

Le poète est boiteux

Et bègue assurément

C’est un esprit qui dans le chaos

Déploie son vortex

Un point maximum d’énergie

Avant de disparaitre

De se retirer de la course

« Vous savez c’est quelqu’un

Dont je me suis toujours méfié

Pour un oui pour un non

On ne le revoit plus« 

dit l’une

Mais l’autre la contredit

« Dans ce pays de l’oubli

Ligne après ligne

Il garde son fil à lui »

UN LIVRE UN COUTEAU UN ÉCRAN

Je dors avec un laguiole sur ma table de chevet. Nul crime en perspective, mais le couteau me sert à découper les pages d’un livre publié par l’éditeur Corti. Cette nuit il s’agit d’un passage sur la poésie fugitive définie par la prestigieuse Encyclopédie. Ces petites pièces sérieuses ou légères qui s’échappent de la plume d’un auteur en diverses circonstances de la vie. Diderot et d’Alembert seraient bien étonnés de voir leur définition apparaître sur un écran tactile. Reste ce livre que je découpe page à page, pour le plaisir de découvrir un langage qui me tient en éveil, entre deux sommes.