PAGES D’ÉCRAN

Soyez prudent
Avec les pages
Qui sur l’écran
S’affichent
Virtuellement

Un simple clic
Et elles passent
À la trappe
À l’attrape nigaud
Des lecteurs solitaires
Et glacés

Soyez ouvert
Aux caractères qui flottent
À ces fragments d’existence
Que l’on se plaît
À partager
Entre lecteurs
Solidaires chaleureux


SI ON NE SAIT Y RÉPONDRE ON PEUT ZAPPER CET ÉCRIT

on ne cesse jamais de répondre à ce qui a été écrit hors de toute réponse :
 affirmés puis mis en rivalité, puis remplacés, les sens passent, la question demeure…

Roland Barthes


le cri l’écrit
sur le papier
et dans la nuit

le cran l’écran
ça va cranter
dit le mécréant

tout en créant
cette variation
digne de Rabelais

de Perec de Queneau
et de tous les dicos
d’onomatopées

c’est du blabla
mais c’est d’un clic
que dame souris

envoie cet écrit
apparaître sur l’écran
énigmatiquement

CETTE LANGUE ÉCRITE





Cette langue écrite qui tamise, raffine, épure…
Nathalie Sarraute Les fruits d’or


Cette langue écrite qui se fraie (ou se fraye) un chemin de traverse dans le maquis du langage qui nous étouffe

Cette langue mon dieu auquel je ne crois qui dévie et jubile avec sa plume qui parle sans barguigner au papier

Cette langue écrite destinée aux lecteurs et lectrices solitaires qui la prolongent dans leur tête ou la recopient sur leurs carnets secrets

Cette langue miroir tendu par l’écrit sur cet écran qui incite les lecteurs et lectrices de passage à devenir les lecteurs d’eux-mêmes*


*Paul Ricœur


AH! CE BLOG QU’IL FAUT ALIMENTER

Hypnographies Dorio 03/09/2020

AH ! CE BLOG QU’IL FAUT ALIMENTER !





Celui-là je le fais en douceur

Je l’écris hors service

– Ah! ce blog qu’il faut alimenter! –





Celui-là je le laisse aller

Ce sera un récitatif improvisé

– Tout sur l’écran  Rien sur le papier! –





Il n’a pas de faveurs particulières

Mais un raccolage de mots

– Tiens! il ne faut qu’un c! –





Ah! oui c’est plein d’exclamations!

De ces points qu’affectionnaient

Hugo ou Racine





Ô Seigneur! disait l’un

Ô ciel! répétait l’autre





Et maintenant que dire?

Hélas! dit Bérénice

Et maintenant que faire?

Brûler Phœnix…





et s’envoler!