AJOUTAGES

J’ajoute et ne corrige pas

J’ajoute ces presque riens

Nés de je ne sais quoi

J’ajoute par poignée

Mes Glanes

Ne me demandez pas

Pour qui sonne le glas

J’ajoute des pages

De la Disparition :

qui a l’air d’un roman

d’un individu (Anton Voyl)

dormant tout son saoul

L’art pour l’art

C’est de l’air

Sur l’incendie

Des Pennes Mirabeau

L’Art de la Joie

Chasse les peines

Cet art est fou

Feu et ferveur

Fièvre des mots

De Dora Maar

La femme qui pleure

Si vous n’aimez pas

Cet art de l’ajoutage

Vous avez sûrement tort

C’est que vous ignorez

Que quand votre esprit s’égare

Plus tard vous le retrouverez

Mieux ça vaudra

L’ÉCRITURE ABRACADABRANTESQUE

Non pas Cobra ni Dante ni le Brabant du laboureur de l’an 40

Mais l’écriture en marchant de deux impétrants née entre Panthéon et la fontaine du Boulmich

Cette nuit sans tambour ni trompette

L’écriture automatique fait sa lessive

Elle étend ses chants magnétiques

À la Bugade de Villeneuve les Avignon

À Grenoble Ville Nouvelle

À Martigues Venise provençale

C’est l’écriture Jean de Nivelle

Qui fuit quand on l’appelle

Et qui revient au bercail

Quand on l’attend la moins

Quand la mer en allée

Emporte le soleil de l’éternité

Quoi Science avec Patience

Et surtout on y entre sans frapper

SI ÇA SE LIT

Si ça se lit au lit

C’est pour Lili Aime-moi

.

Si ça se lit en la C’est pour la Traviata

.

Si ça se lit au cirque C’est pour les clowns Barrique

.

Si ça s’lit au Mexique C’est pour Tristes tropiques

.

Si ça se lit fantasme C’est pour guérir son asthme

.

Si ça se lit Montaigne C’est toujours à l’Essai

.

Si ça se lit sans rire C’est un Shakespeare raté

.

Si ça se lit perché C’est sur l’arbre du baron d’un romancier transalpin

.

Si ça ne se lit plus C’est  que les bons gros livres Ont disparu