1789 PAS SUR LE SABLE DES CORRESPONDANCES

 
Je suis assis sur un tronc échoué, j’ai compté 1789 pas dans le sable pour y accéder. Ce sera, le temps de mon écriture, l’arbre de la Révolution.
4 bateaux à l’ancre, un autre là-bas dans la darse du trafic, dont l’on décharge je ne sais quel or noir.  
Jérôme Bosch aurait pu le faire figurer dans la partie bitumeuse de son Enfer.
Les planches à voile comme des flèches sillonnent la surface des eaux.
J’imagine que le sable que je fais couler entre mes doigts est celui du Sahara. Comme celui coloré de cet immense sablier avec des parties calligraphiées, que j’ai acquis dernièrement grâce à une amie galeriste.
1789 pas, comme autant de notes comptées par Phil Glass pour son Einstein on the beach – c’est le cas de l’écrire.
1789 pas, maintenant, à faire en sens inverse. Sans compter.  
L’exercice se termine. On ne commande aux correspondances qui nous envahissent, en ces moments particuliers, qu’en leur obéissant.

(Petit carnet des bords de mer)