On va y arriver dit l’ératépiste sorti tout de go d’un roman de Queneau On va bien voir si le chemin nous mène jusqu’à ce petit coin de l’œcoumène où figuraient dans les premiers temps Adam et Ève On va tenter de franchir les cercles maudits pour arriver -peuchère- jusqu’au Paradis Une fable confirmée par une chiée d’auteurs vénérables dont Bède (suivi du même adjectif) qui aurait dicté cinq vers sur son lit de mort Mais aussi (la liste détient le record de la poésie des noms) Ephren de Philotorgios à qui l’on doit la description la plus crédible de la montagne de l’Eden Et Jean Damascène de Damas comme son nom l’indique qui mourut un 4 décembre le jour de Sainte Barbe (comme mon père qui s’appelait Noël) Et Mosès Bar Céphas plus connu, selon Wikipédia, comme Moïse Bar Képha qui fut « périodente » (non périodiste) du siège de Tikrit Et Isidore de Séville pourtant né à Carthagène Et pour finir (momentanément) le plus célèbre d’entre eux Augustin qui bien que persuadé qu’un pt’it coin d’Paradis existait sur Terre expliquait dans ces célèbres apories du Temps que l’éternité ne pouvait qu’échapper aux humains bornés Voilà on y est arrivé Raymond la Science (le surnom de Queneau, né des capacités d’un Encyclopédiste toujours en quête de ses ignorances) aura pardonné ce parcours tortueux lui qui affirmait que L’Histoire était la science du malheur des hommes.
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