à André Bellatorre
Une perte momentanée de mon livre des Sonnets
Et c’est la nuit baroque que je décroche de mon porte-manteau
Comme une fable jamais desservie sur le tapis des coups de dés
Coups innocents ou coups fatals
C’est le Soleil cou coupé d’Apollinaire
Et les oiseaux de Francis Ponge qui glissent
Sur le parquet ciré du salon sans murs de l’Idole noire
Et ce sont les « stances à l’inconstance »
Où cette fille de l’air de cent plumes couverte
Qui de serf que j’étais m’a mis en liberté 1
Lucidité sans formes scintillations à tous les vents ! 2
C’est l’esprit du baroque qui m’emporte béat
Ouvrant ainsi l’inexprimable et l’indicible
Submergés par ces vers écrits les yeux fermés
1 Etienne Durand (1586 ? 1618) 2 Francis Ponge (1889-1988) La nuit baroque