à mes deux filles
Un soir du 25 mai, comme aujourd’hui,
fête des mères —
un soir, il y a onze longues années,
tu nous as donné ton soupir dernier.
Exactement là,
dans notre chambre
où je prose ces maudits vers,
avec toi
et ton souffle —
braise des derniers feux.
Et tu n’eus pas de dernier mot,
comme on en invente dans la littérature.
Plus tard,
lorsque trois ans furent écoulés,
j’ai publié Poèmes à ma morte
pour ta mémoire,
toi qui nous as tant donné.
Et maintenant
je ne sais plus comment dire.
Le fleuve du temps long
a calmé nos douleurs,
mais non notre désir
de porter en nous
les rêves qui t’habitaient —
ces jours d’azur
et le soleil
de l’enfance.