AVEC LOUISE LABÉ JE VIS JE MEURS

Avec Louise Labé Je vis je meurs 
Je me brûle et me noie en son sonnet
Depuis mon lit où j’écris tout sonné
Ces lignes de douleur qui m’amusent et me broient

Je meurs je vis je vois Diane chasser
Dans l’épaisseur d’un bois dessiné par Max Ernst
Son arc tire cent flèches sorties de leur carquois
Sur la femme cent têtes sans tétin restant coite
Tourner me faut mes vers toute la nuit sous ma couette
Éclairé par la lune mon soleil de minuit
Dont le noir m’illumine Desdichado Desafinado

J’écris j’endure Je n’écris pas je perdure
Je crie devant les murs de la maison de Louise
La petite friponne dont le blues me laisse dans la mouise

Louise Labé 1525 ? 1565


Max Ernst forêt et colombe 1927

AMUSEMENT DES MUSES

 


AMUSEMENT DES MUSES
 
Je vis je meurs je me brûle et me noie
Louise Labé 1555
 
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !
Baudelaire Petits poèmes en prose 1869
 
 
Amusement des Muses
Qui menaient par le nez
Les poëtes anciens
 
Elles les faisaient égaux des dieux,
Bouches d'or volubiles,
Enthousiastes, inspirés,
La plume reine cédant
L’initiative aux mots
 
Un petit feu courait qui déliait leur langue
Ou la rendait muette,
Car nos filles divines
Soufflaient le chaud et le froid.
 
Alors tout à sa lyre l'heureux mortel chantait
Le clair aveuglement, le frisson poétique,
Les rires et les pleurs,
Et ses rimes d'usage
 
Pour l'amour des nuages !