
« La solitude de l’écrivain est toujours à terme la promesse d’une communauté des lecteurs »
Philippe Lacoue-Labarthe
à Pauline Dorio
Dernier feuillet d’un carnet de bord offert par ma fille qui y vit : « Agenda. New York ». Écrit à la main qui court sans trébucher jusqu’au mot dernier.
En l’attendant je temporise, je tends mes pièges aux cinquante lecteurs qui s’y laissent prendre avec délices et orgues. Je (long arrêt).
Dernier feuillet d’Abyssinie sur lequel le poète des Illuminations solde ses comptes de marchand d’armes destinées au roi Ménélik.
Dernier feuillet où l’on se fond on se dilue en oubliant qui l’écrivit Une Voix sans personne : credo paradoxal d’un poète cher que je lis et relie à ceux et celles qui écrivent comme personne.
Dernier feuillet qui s’accomplit sur l’autre scène, celle où l’on s’avance anonyme et masqué. Murmures de paroles reprises par une troupe légère, qui donne vie à cette… légèreté.
Une Voix sans personne Jean Tardieu