SOYEZ PAS GNANGNAN

Chante la Plante

Sois pas gnangnan

Chantait Trenet

À Perpignan

Rimbaud portait

à la nature en fleur

son front saignant

Et chez Apollinaire

C’était le cœur

Qu’il perdait souvent

Sauf l’honneur

Disait-il

Se souvenant

de Marignan

Lefranc de Pompignan
Poète académique
Lisant ces rimes en -gnan
S'écrie :
Ce sont vers de bougnan !

QUE RESTE-T-IL DE NOS AMOURS DE LA POÉSIE ?

La « quête » de ce que lon a perdu, ou bien la « crainte ». On hésite en lisant ce manuscrit aux vers raturés, supprimés ou réécrits. Le thème en est cette chanson écrite au mitan de la guerre et qui manifeste, pour filer la métaphore, une belle résistance : Que reste-t-il de nos amours ?   Cest la quête de ce qui fut et de ce qui aurait pu être : Baisers volés, rêves mouvants. Baisers volés dans la paille dun grenier qui excitait nos sens premiers. (Les cris aigus dune fille chatouillée.)  

Rêves mouvants que génèrent ces voix séculaires, « littéralement et dans tous les sens. »

Au mitan de la guerre, « dans le mitant du lit, la rivière est profonde » de nos chanceuses vies ou de nos morts subites. « (Ce) long abus de la littérature », faisant écho au dernier vers mémorable de Verlaine sur son « Art poétique ». Mais, ici, modestement mais fermement, cest le vers premier que l’on veut rappeler : De la musique avant toute chose, car il faut craindre que la méconnaissance de tout art poétique, rende vaine la quête de ce quon a perdu, lamour des formes et toutes les nuances de mots où lindécis au précis se joint.

Avec Charles Trénet (Que reste-t-il de nos amours ? 1942) Paul Verlaine (Art poétique), cette « tant belle fille » Aux marches du palais, et quelques autres faiseurs de poésies.

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J’ouvre la fenêtre et laisse entrer quelques instants

la fraîcheur après un orage

sur la passe maritime

Un poème nouveau m’attend

dans sa discontinuité essentielle

et son essai de recomposition

L’éclair d’un geste

Qui ouvre sans le vouloir

La porte de ce poème

Comme un éventail