Au travail je me dis
Faire un poème
N’est pas donné
Même si le lecteur
Peut en douter
Il faut parfois des semaines
Pour le sortir de la noirceur
De l’époque
Ou bien comme à l’instant
Foncer faire flèche de tout bois
Se mouvoir se déplacer
Produire (comme nous disions antan)
une poésie lavée de ses vieux pêchés :
la prétention l’obscurité le dolorisme
le narcissisme la nostalgie d’un monde perdu
à jamais
Voilà suffit
Cette ouverture
Comme un chant de fouilles
Offert au lecteur invité à mettre la main à la pâte
Lui aussi
Pour continuer