Je naquis en Ariège
En quarante-cinq Ah
Ris ai-je dit au chat
Qui la langue me tire
Mon père labourait
Semait le blé et l’orge
Ma mère cuisinait
Les produits du jardin
Le poulet le lapin
Le canard le cochon
L’omelette des poules
La soupe au lait des vaches
Que mon père trayait
Fils unique j’étais
L’espoir de la famille
Instituteur serais
Rien de moins rien de plus
J’apprendrais za compter
Lire faire pâtés
D’encre Bâtons et lettres
Aux marmots de l’école
Plus de porcs de couvées
De labours de semailles
La mort des paysans
La vie d’un enseignant
Et voilà tout est dit
Le chat s’est endormi
Je lui ai donné ma langue
Et cet écrit étrange
Des débuts de ma vie
Avec les animaux
Les projets de mes vieux
Confidences à mi mots
Pensées les yeux fermés.
Sans flonflons ni enflure
Entre rires et pleurs
Maintenant que les fleurs
Des fêtes de nos vies
Ne sont plus qu’avenir
Au passé aboli.