EN SOUVENIR DE NOS ERRANCES


EN SOUVENIR DE NOS ERRANCES

Martigues nuit du 16 au 17 octobre 2019

Je crois que je ne suis pas loin d’être le seul humain déraisonnable à lire intégralement et à annoter, cet hommage affectueux de Michel Leiris à la mémoire d’Alfred Métraux. Un discours empreint d’émotion et de reconnaissance, prononcé en guise d’allocution au palais de l’UNESCO le 17 juin 1963. Sa publication augmentée d’un préambule trouva sa place dans la revue l’Homme, où écrivit vers la fin du siècle XX, mon ami ethnologue Michel Perrin,  rencontré alors que nous faisions tous deux notre coopé(ration) à Caracas (1968-1970).

Nous découvrîmes ensemble les indiens de la péninsule de la Goajira et les « panarés », vivant proche d’un affluent de l’Orénoque. Pour lui ce fut le début de sa conversion vers l’ethnologie, (il était physicien), et plus de quarante ans d’enquêtes enthousiastes et méticuleuses sur le terrain. Il m’envoya ses livres, qui portent témoignages, traces et aura, de ces infatigables recherches, avec des dédicaces précieuses, de la première « Pour toi Jean Jacques, cette partie de commun chemin Abrazo », « Le chemin des indiens morts » 1976, à la dernière sur un exemplaire de Visions Huichol, dont les « tableaux de fil », faisaient l’objet d’une grande  exposition à la Vieille Charité  « con abrazo et fidélité Michel » 12 XII 2014, Marseille jardin des Vestiges.

S’il était encore vivant, à nos côtés, avec Yvette son épouse, je lui ferai lire, et nous en ririons volontiers, cette dédicace de Métraux dont Leiris fit grand cas, après que son ami ce fut « endormi tout seul, dans un lieu retiré de la vallée de Chevreuse » :

« À Michel, en souvenir de nos errances, ces naïves diableries qui nous consolent ».


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