Je vais voir ailleurs si j’y suis
Ci-gît le long détour de tout poème
Je vais voir le champ de marguerites
et le tombeau de Suzanne ma mère
Je vais tracer le sillon que mon père
destinait au blé au maïs à la luzerne
Il est tard c’est la nuit noire
C’est ainsi que j’écris le mieux
L’œil circule parmi les lavandes
Des lettres dont vous n’avez aucune idée
Mais si vous m’avez lu étonné(e)
Ailleurs sur le pas de votre porte
à la fenêtre de votre vie constellée
Ne me laissez pas sans nouvelles
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comme c’est difficile
parfois de dire des nouvelles
avec sur les épaules
le poids du jour
et la nuit allège-t-elle
quelque chose?
on n’en sait rien
ce qu’il y a de nouveau
c’est la vie encore
et encore qui pulse
dans le cœur
mais c’est aussi
une rengaine ancienne
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Le jour au jour
et
la nuit à la nuit
Robert Desnos
De la nuit je ferai un livre – de « liber » pellicule située entre le bois et l’écorce –
De la nuit je ferai une écorce irréfléchie déployée autour du minuit de toute chose : mimographie, sismographie.
(poème pour demain)
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