ET QUAND PERSONNE NE ME LIRA
Tout change sans cesse, rien n’est stable.
C’est un plaisir toujours renouvelé que de savoir jouir de nos lectures.
Celle du fils de Pierre Eyquem, qui s’inventa le nom de Michel de Montaigne,
devient peu à peu, les ans passant, une de mes préférées.
Beaucoup de passages me sont obscurs faits de « pièces décousues »
comme il disait, non sans malice, mais j’y reviens, je les relis et les relies
à celles pour qui j’ai plus de facilité à suivre son «allure poétique »,
à sauts et à gambades, comme disait ce cavalier émérite.
Je le parcours à sa manière, naturelle et ordinaire, sans contention,
mais je ne le lis jamais sans éprouver le besoin de passer à mon tour,
à une écriture qui « tient registre » de mes instants, d’une vie bien à moi,
qui en est « la matière ».
Une écriture, qui ne va jamais de soi, faite d’ajouts, de reprises et de pertes.
Mais qui me tient et « m’engage, à (ce) registre de durée », sans fin…et sans reproches.
« Et quand personne ne me lira », écrivait, ou dictait depuis sa tour « librairie », Montaigne.
Formule évidemment qui hameçonne son lecteur, mais que je reprends ici, volontiers,
en ces temps où le « numérique » me permet de dévoiler pour autrui mes fantaisies,
sous forme de poèmes, « essais » avec un « e » minuscule, « dictionnaire à part moi »…
dont je ne cherche aucune faveur dans le monde littéraire, mais dont je sais gré
à quelques lecteurs et lectrices bienveillantes de les accompagner
de leurs prolongements passagers.
Adieu donc, à Martigues ce 1°novembre 2020
UN DICTIONNAIRE À PART MOI (travail en cours)
lecture à voix basse
Je vous ai lu…
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