J’ai tant aimé les Arts Que je suis artilleur Apollinaire Je découvre cette nuit (16 janvier 2022) les photos reproduisant les 16 feuillets manuscrits (14x9 cm), sortis de la plume de l’artiste artilleur Apollinaire, assis dans la tranchée entre deux salves de tirs. J’écris accroupi, sur mon genou…sur le sol rempli de vermine. Du coton dans les oreilles, tel est le titre parodique imaginé 1, souligné de deux traits qui simulent des vagues. De même que le nom de Guillaume Apollinaire qui continua à remplir comme un forcené ses petites feuilles de vers rimés avec aussi quelques calligrammes, ce mot-valise qu’il inventa au temps où la mandoline ignorait le bruit du canon 1 Ne mettez plus de coton dans vos oreilles Ça ne vaut plus la peine Quelle merde ! C’est le cas de le dire Sortie des longs boyaux où tu chemines Dans ta tranchée en première ligne Allô la truie Allô latrines Que l’on appelle ici des « feuillées »1 Je lis et relis sans cesse tes seize feuillets Que tu écrivis à la plume Je les dévore assis dans mon plume Cent trois ans après Après la balle qui froisse le silence de ta cagnat Que tu as baptisé Par je ne sais quelle percussion mentale LES CÉNOBITES TRANQUILLES Toi sentinelle au long regard Fondue dans l’œil des Chartreux Quand Dieu le grand Toto Les démange 1 Ne prenez pas les feuillées pour autre chose qu’elles ne sont, comme faisaient pas mal d’auteurs avant la guerre.
