PUR POÈME unique singulier éphémère
Une nuit à Martigues sur ma planche à repasser les Colorados
Et les peintures de sable des Navajos
Éveillé seul
Aux portes du poème que l’on voit naître ligne à ligne en cette feuille
Éphémère
Une nuit où l’arc-en-ciel descend du fleuve ardent des paysages
Quand une parcelle de beauté vous apparaît
Au seuil du poème que l’on entend avec ses yeux
Une nuit diadème de roses
Lentement
Comme l’on défait une à une les brindilles de sa couronne d’épines
Au-delà des murmures et des vertiges de l’œil et de l’oreille interne
Avec sa pointe sèche qui dans le noir a rayé le cuivre du mystère
Traces dissimulées dans le souffle d’un poème
Unique et singulier