LA QUESTION DE L’ÉCRITURE qui hanta nos nuits de jeunesse en formation, ne se pose plus vraiment, dès lors que l’or du temps s’épuisant, il ne reste plus que le plaisir innocent d’essayer d’écrire quelques pages nouvelles, tant qu’il reste encore de la lumière, maille à maille « à partir », à partager avec les derniers indiens/indiennes de nos Terres de Feu. Hommes et femmes couvert.e.s de plumes et de goudron qui sent fort l’encre noire de nos pages blanches où l’on accumule des anamnèses qui ne font l’objet d’aucun battage médiatique : un tambour rythmant la danse yonna où l’homme wayiu 1 essaie de déséquilibrer la femme tournoyant telle un papillon, la prise de la Bastille racontée 1789 fois par le Théâtre du Soleil, les grives draines saoules du gui l’an neuf, la folle de Chaillot épousant Artaud le Momo…et tout le reste que l’on imagine la tête posée sur un oreiller en plumes d’eider au prix astronomique.
1 danse rituelle des indiens goajiros (dits aussi wayiu) dans le semi-désert du Venezuela