Adieu au poème
Adieu toi que j’aime
Une fois dernière
Adieu à ta disparition
Adieu à ses lecteurs
disparus roulés dans
la farine des images
qui leur vident la tête
Adieu au don de soi
Donnant un nom
À toutes les choses
Qui ne font que passer
Adieu à l’art de trouver
Que sais-je À se sortir
des pièges d’un exilé
de l’intérieur
Adieu à la grande illusion
Adieu à l’assiette
Du rythme du monde
Du langage et du sujet
Adieu à la rêverie
À la chercherie
De l’espace du dedans
De la parole de l’arrière pays
Adieu basta ya
Tu as fait ton temps
Ça suffit
Vraiment ça suffit ?
Adieu,
il reste une petite table,
de travail, d’assiette, d’illusion,
cela suffit : l’espace de la parole.
J’aimeJ’aime
il reste la petite allumette de l’obscure clarté
J’aimeJ’aime