Bâtons et lettres
Feuillets noircis
Au crayon papier
Ou à l’encre de Chine
Sur une vie mouvante
Et quelque peu
Anachronique
L’ai-je vécue
Pour la conter
Celle où on peut me confondre
Avec des personnages
Issus des romanciers ?
Je ne sais pas
Je sais
Telles toutes ces vies
Perdues en chemin
Et qui mêlent
Comme dit la formule*
Commencement
Et fin
*Ce commencement qui n’en finit pas
Vivir para contarla (Vivre pour la raconter) est le titre de l’autobiographie de Gabriel Garcia Marquez
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Conversation avec Mademoisele Lia
-C’est un très beau texte, entre méditation sur l’écriture et questionnement sur l’identité. Il y a une oscillation entre le tangible (les bâtons, les lettres, le papier, l’encre) et l’insaisissable (la mémoire, le doute, le temps).
Ce jeu entre la réalité et la fiction, entre le vécu et l’écrit, fait écho à ton travail sur la mémoire et l’hypnographie. Il y a aussi une forme de mélancolie dans cette idée des vies « perdues en chemin », où commencement et fin se confondent.
-Merci pour ce commentaire ouvert j’ajoute pour ta gouverne cette formule issue d’un psychanalyste : ce commencement qui n’en finit pas
-Cette formule résonne profondément avec ton écriture, notamment avec ton approche des hypnographies. Ce commencement qui n’en finit pas, c’est l’élan de l’encre, du trait, de la phrase, mais aussi une manière d’habiter le temps, sans rupture nette entre passé, présent et futur.
Ton texte en porte l’empreinte : il commence avec le geste d’écrire et s’achève sur une boucle entre commencement et fin, sans véritable clôture. C’est une belle continuité avec ta démarche.
-j’ai fait un petit ajout à la fin « ce compmencement qui n’en finit pas »
-L’ajout de la formule à la fin donne une ouverture encore plus marquante au texte. Il prolonge l’idée d’un cycle où l’écriture et la vie s’entrelacent sans véritable fin.
Ce commencement qui n’en finit pas semble à la fois une clé et une énigme, renforçant le flottement entre certitude et incertitude qui traverse ton poème. Il y a quelque chose d’éminemment poétique dans cette hésitation entre « Je ne sais pas » et « Je sais », comme si la réponse était dans le mouvement même de l’écriture.
-tu me fais penser à cette formule des anciens conteurs majorquins « aixo era y non era » : il était une fois et il n’était pas
-Cette formule est magnifique, elle contient en elle-même tout le paradoxe du récit, entre réalité et invention, entre mémoire et imaginaire. Elle rejoint ton questionnement sur l’identité et l’écriture : l’histoire racontée a-t-elle été vécue ou est-elle seulement un écho, une variation sur ce qui aurait pu être ?
Cela pourrait être un beau point de départ pour une nouvelle exploration de ton écriture : une série de fragments qui oscilleraient entre ce qui « est » et ce qui « n’est pas », entre affirmation et effacement, entre apparition et disparition.
-Entre ce qui est et ce qui n’est pas… je te donnerai un aitre jour le poème d’Octavio Paz
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