à mes deux filles
Un soir du 25 mai, comme aujourd’hui,
fête des mères —
un soir, il y a onze longues années,
tu nous as donné ton soupir dernier.
Exactement là,
dans notre chambre
où je prose ces maudits vers,
avec toi
et ton souffle —
braise des derniers feux.
Et tu n’eus pas de dernier mot,
comme on en invente dans la littérature.
Plus tard,
lorsque trois ans furent écoulés,
j’ai publié Poèmes à ma morte
pour ta mémoire,
toi qui nous as tant donné.
Et maintenant
je ne sais plus comment dire.
Le fleuve du temps long
a calmé nos douleurs,
mais non notre désir
de porter en nous
les rêves qui t’habitaient —
ces jours d’azur
et le soleil
de l’enfance.
La dernière ligne est l’écho du vers qu’aurait écrit Antonio Machado avant de mourir à Collioure : estos dias azules y el sol de la infancia
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https://www.fnac.com/a11335975/Jean-Jacques-Dorio-Poemes-a-ma-morte
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ONZE APRÈS
à mes deux filles
Un soir du 25 mai, comme aujourd’hui, fête des mères,
un soir — il y a onze longues années —
tu nous as donné ton soupir dernier,
exactement dans notre chambre
où je prose ces maudits vers.
Avec toi,
et ton souffle,
braise des derniers feux.
Et tu n’eus pas de dernier mot
comme on en invente dans la littérature.
Plus tard — lorsque trois ans furent écoulés —
j’ai publié Poèmes à ma morte
pour ta mémoire,
toi qui nous a tant donné.
Et maintenant
je ne sais plus comment dire.
Le fleuve du temps long
a calmé nos douleurs,
mais non notre désir
de porter en nous
les rêves qui t’habitaient —
ces jours d’azur
et le soleil
de l’enfance.
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